Alors que depuis près d’un an le pays est embourbé dans une crise politique, le mouvement révolutionnaire irakien est redescendu dans la rue, ce samedi. Des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes à l’appel du mouvement «Tishreen» qui avait mené la protestation de fin 2019-début 2020. Les manifestants voulaient marquer l’anniversaire du mouvement né en octobre, mais alors que les partis politiques sont incapables de s’entendre sur la formation d’un gouvernement, ils voulaient aussi faire entendre leur voix et leur désir de changement.
C’est une mobilisation réussie pour le mouvement « Tishreen ». Dès la matinée, des milliers de personnes se sont rassemblées place Tahrir à Bagdad, là où leur mouvement s’était installé trois ans plus tôt. Et les protestataires y étaient encore à la nuit tombée. D’autres rassemblements ont eu lieu à Nassiryah et à Bassora, dans le sud, région pauvre du pays. Ou encore, même si moins massifs, à Kerbala, Najaf ou Hilla dans le centre.
« Tishreen » en arabe signifie « octobre » et en Irak, le qualificatif renvoie au mouvement révolutionnaire de 2019. La répression, qui avait fait près de 600 morts, et la pandémie de Covid avaient eu raison de la mobilisation. Mais pas de cette envie de faire tomber un système honni. « Le peuple exige la chute du régime », ont scandé les manifestants.
Depuis les dernières élections législatives d’octobre dernier, les partis politiques se déchirent sur la formation d’un gouvernement. Tishreen est resté en retrait de ce bras de fer entre des formations soutenues par l’Iran et le camp sadriste, plus nationaliste. Mais les dirigeants du mouvement n’ont pas perdu espoir de faire renaître la révolution : l’envie de changement des Irakiens reste intacte. Et le face à face avec les forces de l’ordre a donné lieu à des tirs de gaz lacrymogènes et des jets de pierre.