Élections aux États-Unis: la mégastar de la pop Taylor Swift annonce son soutien à Kamala Harris

La mégastar de la pop américaine Taylor Swift a annoncé sur Instagram, mardi 10 septembre, qu’elle voterait pour Kamala Harris à l’élection présidentielle de novembre. Une décision annoncée à l’issue du débat entre Donald Trump et Kamala Harris. Taylor Swift a justifié sa décision en indiquant que la candidate démocrate « se bat[tait] pour les causes et les droits auxquels je crois ». Sa publication a récolté plus d’un million de mentions « J’aime » en moins de 15 minutes. Le lendemain, Donald Trump a réagi à sa prise de position. « Je n’étais pas un fan de Taylor Swift […]. Elle semble toujours soutenir un démocrate, et elle en paiera probablement le prix sur le marché » des ventes musicales, a déclaré le candidat républicain.

« En tant qu’électrice, je fais en sorte de regarder et lire tout ce que je peux sur les politiques et les programmes pour le pays » des deux candidats, a expliqué la chanteuse. « Je pense qu’elle est une dirigeante douée et solide », a-t-elle ajouté.

Elle signe sa publication, où elle pose son chat dans les bras, « vieille fille à chat », une référence à une déclaration sexiste du colistier de Donald Trump, J.D. Vance. Dans une interview de 2021, accordée à la chaîne ultra-conservatrice Fox News, le candidat à la vice-présidence accuse les démocrates au pouvoir – et il cite notamment Kamala Harris – d’être une bande de « femmes à chats sans enfant malheureuses » qui « veulent donc rendre le reste du pays malheureux lui aussi ».

Des attaques répétées du clan Trump

Peu de temps après cette publication, le milliardaire Elon Musk, patron de Space X et fervent soutien de Donald Trump, a réagi sur Twitter avec des propos également misogynes. « Très bien Taylor… tu gagnes… je te ferai un enfant et je garderai tes chats au péril de ma vie », a-t-il écrit sur son compte.

Ce n’est pas la première attaque contre la mégastar des partisans de Donald Trump. Le candidat républicain s’en était lui-même pris à la chanteuse en février, sur son propre réseau social, Truthsocial : « J’ai signé et je suis responsable de la loi sur la modernisation de la musique pour Taylor Swift et tous les autres artistes musicaux. Joe Biden n’a rien fait pour Taylor et ne le fera jamais. Il est impossible qu’elle soutienne Joe Biden (…) et qu’elle soit déloyale envers l’homme qui lui a fait gagner tant d’argent », avait-il alors écrit.

En août, Taylor Swift avait également été victime d’une campagne de désinformation. Des images d’elle appelant à voter pour Donald Trump avaient été publiées et étaient devenues virales. Il s’est avéré ensuite que ces photos avaient été produites par une intelligence artificielle. C’est d’ailleurs en raison de ces publications que l’artiste a souhaité prendre position clairement. Dans son message mardi 10 septembre, la star avoue que cet épisode l’a amené « à la conclusion que je devais être très transparente sur mes choix réels lors de ce scrutin en tant qu’électrice ».

« Un acte courageux dont l’Amérique a besoin »

Avec Taylor Swift, la vice-présidente a reçu un soutien de poids, même s’il était espéré depuis longtemps. Des rumeurs, finalement fausses, avaient même annoncé la participation de la star mondiale à la convention démocrate, mi-août à Chicago.

« Je suis extrêmement reconnaissant envers Taylor Swift », a réagi le colistier de Harris, Tim Walz, sur la chaîne de Télévision MSNBC. « C’est le type d’acte courageux dont l’Amérique a besoin. Lorsque que quelqu’un comme Taylor Swift s’exprime aussi clairement, c’est une opportunité ». Le gouverneur du Minnesota en a profité pour lancer un message aux « Swifties » : « kamalaharris.com, allez-y, venez nous donner un coup de main ! ».

« Taylor Swift à un public tellement important, et notamment chez les jeunes, qu’elle invite justement à s’inscrire sur les listes, et donc il peut y avoir un impact sur les inscriptions sur les listes électorales et le fait de ramener dans le camp démocrate un électorat jeune qui par ailleurs n’aurait peut-être pas voté. Il peut y avoir un impact, mais c’est très difficile à mesurer », abonde Manuel Bocquier, doctorant à l’école des hautes études en sciences sociales et spécialiste de l’histoire de la musique populaire américaine. En septembre 2023, dans un message sur Instagram, elle invitait, en effet, ses abonnés à se rendre sur la plateforme Vote.org pour s’inscrire sur les listes électorales. L’organisation avait recensé plus de 35 000 nouvelles inscriptions ce jour-là, soit un bond de 23 % par rapport à la même journée un an plus tôt.

Des prises de position affirmées

La chanteuse de 34 ans s’était jusqu’ici montrée plutôt prudente sur les questions politiques. En 2016, elle était restée silencieuse lors de la présidentielle remportée par Donald Trump, mais avait apporté son soutien à des candidats démocrates à des élections dans son État natal du Tennessee en 2018.

Elle s’était ensuite prononcée en faveur de Joe Biden en 2020. « Elle a par ailleurs des prises de position de manière générale sur la défense des droits des minorités, la défense des droits des femmes, la défense du droit à l’avortement, qu’elle fait connaître », renchérit Manuel Bocquier. En juin 2022, elle avait fermement condamné la décision de la Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, d’annuler la garantie du droit à l’avortement au niveau fédéral aux États-Unis.

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