Le convoi funéraire, qui a traversé Édimbourg lors d’une procession menée par le roi Charles III et ses frères et sœur, est arrivé en milieu d’après-midi à la cathédrale Saint-Gilles. Tous vêtus d’un uniforme noir militaire, ils ont marché sur les rues pavées de la capitale écossaise au rythme des coups de canon tirés chaque minute depuis le château d’Édimbourg.
Après une cérémonie religieuse, le cercueil de la reine, recouvert de l’étendard royal écossais et de la couronne d’Écosse, est désormais exposé jusqu’à mardi. Plus de 30 000 bracelets, accessoires nécessaires pour pénétrer dans la cathédrale et se recueillir auprès d’Elizabeth, ont été distribués, selon la police. Dès les premières heures, des centaines de Britanniques étaient présents aux abords de l’édifice.
Tandis que les Britanniques ont patienté tout l’après-midi pour avoir la chance de pouvoir s’incliner une dernière fois devant leur défunte souveraine, les enfants d’Elizabeth II sont revenus dans la soirée pour une veillée funèbre. Pendant une dizaine de minutes, dos tourné au cercueil, ils se sont recueillis avant de sortir de la cathédrale sous les applaudissements de la foule.
Pour le roi Charles III, c’était la première étape de son voyage autour des quatre nations du Royaume-Uni en tant que roi. Dans la foule, devant la cathédrale Saint-Gilles, les Britanniques attendent beaucoup de ce nouveau monarque. « Je pense qu’il sera très réceptif aux attentes des gens. Il a des liens très forts avec l’Écosse, donc j’espère que les liens entre le prince Charles et l’Écosse vont rester tels quels. J’aimerais qu’il trouve l’équilibre entre ses devoirs royaux tout en maintenant ses objectifs en ce qui concerne l’environnement. Je pense qu’il a beaucoup à donner », raconte David, au micro de notre envoyée spéciale, Cléa Broadhurst.
Ils sont aussi nombreux, comme Eilen, à espérer que le roi Charles III continue de se préoccuper de l’environnement.
J’espère qu’il sera focalisé sur la nature et qu’il gardera la tradition de la famille royale intacte. Je pense que c’est important pour le pays d’avoir cette personne tout en haut, sur laquelle on peut compter. Même si je sais qu’ils n’ont pas de pouvoir, ils sont réconfortants !
Mais la ville d’Édimbourg a deux visages. De l’autre côté du pont, la ville bouillonne et Neinh ne se préoccupe pas de la monarchie : « Je ne suis pas une fervente supportrice de la monarchie, je ne pense pas que ce soit un bon reflet de notre société, encore plus dans le contexte actuel. Nous sommes en pleine crise du coût de la vie et je pense que tout cela est démodé. On ne devrait pas être en train de leur payer des taxes. »
Direction Londres, pour le cortège de la reine
Suite à ce rapide passage en Écosse, le cercueil de la reine prendra mardi la route de l’aéroport direction Londres, où il fera un premier arrêt à Buckingham Palace, où il passera la nuit, avant d’être convoyé mercredi à Westminster, où des milliers de personnes sont attendues. Ensuite débutera le « Lying in State », l’exposition au public du cercueil jusqu’au 19 septembre, date des funérailles.
La princesse Anne et le vice-amiral de la flotte britannique voyageront dans l’avion avec la dépouille d’Elizabeth. Atterrissage prévu sur l’aéroport militaire de Northolt, situé à 18 kilomètres au nord-ouest de la capitale britannique. Les routes seront fermées à la circulation et l’on peut s’attendre à une très forte affluence tout au long de l’itinéraire.
À Westminster, la dépouille d’Elizabeth sera posée sur un catafalque recouvert de pourpre, dans une salle qui sera ouverte 24 heures sur 24 jusqu’au jour des funérailles. Les autorités s’attendent à ce que plusieurs centaines de milliers de personnes affluent pour rendre ce dernier hommage à la monarque, elles s’attendent à des kilomètres de queue dans le centre-ville. Des consignes très précises seront d’ailleurs fournies au public pour que tout se déroule sans incident et conformément au protocole, relate notre envoyé spécial sur place, Daniel Vallot.