Réunis à Bruxelles, les représentants des Vingt-Sept se savaient attendus pour endiguer la flambée des prix de l’énergie, à l’approche de l’hiver. Les ministres européens se sont entendus sur une « orientation commune » pour enrayer l’envolée des prix de l’énergie provoquée par l’offensive russe en Ukraine.
« Nous présenterons la semaine prochaine des mesures sans précédent pour répondre à une situation sans précédent », a expliqué la commissaire à l’Énergie Kadri Simson.
En amont de la réunion, l’exécutif européen avait soumis aux États membres plusieurs pistes de mécanismes, souvent complexes, avec l’espoir d’aboutir d’ici mercredi à un projet législatif suffisamment consensuel pour être rapidement approuvé.
Si l’idée de confisquer les superprofits du nucléaire et des renouvelables pour les redistribuer a été bien accueillie, tout comme un possible objectif pour réduire la consommation d’électricité, la proposition de plafonner le prix du gaz payé à la Russie a fait débat.
Menaces de Moscou
Alors que Moscou menace de cesser ses livraisons si un tel mécanisme est appliqué, la Hongrie, encore très dépendante des hydrocarbures russes, a affiché sa farouche opposition à cette « nouvelle sanction déguisée » susceptible de causer une « pénurie », tandis que Prague dénonçait « une idée non constructive ».
Au final, « l’opinion dominante a été que nous avions besoin d’un plafond sur le gaz », quelle que soit sa provenance, « mais il faut donner à la Commission du temps pour affiner la façon de le mettre en œuvre », a indiqué le ministre tchèque de l’Industrie Jozef Sikela.
En France, les mesures prises par Bruxelles étaient scrutées avec attention. Et pour Frank Roubanovitch, le président du Cleee, l’association regroupant les entreprises grandes consommatrices d’électricité et de gaz en France, ce n’est pas suffisant.