« Erasmus, j’ai eu l’idée avant même d’être président de la Commission. Mon problème, c’était de convaincre madame Thatcher, j’y suis arrivé », se félicitait-il sur France 5. Le programme Erasmus voit le jour en 1987 des mains de Jacques Delors. Il permet de partir étudier, d’effectuer un stage ou une mission de volontariat dans l’un des 33 pays participants, dans l’Union Européenne ou en dehors. L’objectif est d’améliorer et de faciliter la mobilité étudiante dans un esprit de coopération et d’intégration.
Au départ, il s’agit de permettre aux étudiants de pouvoir effectuer une partie de leur cursus dans un autre établissement scolaire européen. Trois mois au minimum, un an au maximum. En 1987, le programme ne compte que onze pays participants, mais c’est déjà une petite révolution : les instances européennes aidant financièrement les étudiants qui partent en mobilité avec la fameuse bourse Erasmus.
Plus de 12 millions de bénéficiaires
Au fil du temps, le programme s’installe et le nombre de bénéficiaires augmente progressivement. Ce dont se félicitait Jacques Delors en 2014. « Je suis pour vous dire assez fier d’avoir créé le programme Erasmus, mais ça fait partie d’un ensemble plus grand de possibilités de circulation. Je pense qu’il n’y a que les jeunes générations qui, parce qu’elles visitent le monde et voient comment nous sommes proches, peuvent retrouver un peu de fraîcheur », affirmait-il à l’époque.
Trente-six ans après son lancement, c’est l’une des avancées que laisse Jacques Delors, mort ce mercredi 27 décembre, derrière lui. La Première ministre Elisabeth Borne y fait même référence en lui rendant hommage sur X : « Jacques Delors, visionnaire et architecte de l’Union européenne, vient de nous quitter. Artisan infatigable d’un idéal : toute sa vie a été mise au service de la paix et de la solidarité européenne. Je pense à l’euro ou encore à Erasmus. »
Désormais, 33 pays font partie du programme, tandis que 200 autres sont partenaires d’une initiative qui ne concerne plus seulement les étudiants, puisque le programme s’est lentement ouvert aux apprentis et aux professionnels pour des stages. Depuis 1987, 12,5 millions de personnes ont ainsi pu partir en mobilité, dont un million de Français.