États-Unis: Biden évoque pour la première fois un possible conditionnement du soutien à Israël

Le président américain a déclaré dans un coup de fil au dirigeant israélien « qu’Israël devait annoncer et mettre en place des mesures spécifiques, concrètes et tangibles pour répondre à la souffrance des civils, à la crise humanitaire, et pour la sécurité des travailleurs humanitaires », selon un bref compte-rendu de l’échange téléphonique publié par la Maison Blanche. Il a aussi « indiqué que la politique américaine, en ce qui concerne Gaza, serait déterminée par l’évaluation qu’il ferait des décisions immédiates prises par Israël » en ce sens. L’échange a duré une trentaine de minutes.

Ce revirement intervient trois jours après qu’une frappe israélienne a tué des volontaires humanitaires étrangers acheminant de l’aide alimentaire à Gaza, où la famine menace. « Ce que nous attendons et espérons voir dans les heures et les jours à venir, c’est une augmentation spectaculaire de l’aide humanitaire, l’ouverture de nouveaux points de passage et une réduction de la violence à l’encontre des civils et certainement des travailleurs humanitaires », a déclaré à la presse, dans un second temps, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. Le président a été clair, a ajouté le parte-parole. L’aide sera déterminée par ces changements qui sont attendus dans les heures et les jours qui viennent.

« Un mécontentement croissant » éprouvé par Joe Biden

Ce changement de ton de la Maison Blanche vis-à-vis d’Israël est donc très net, même si la Maison Blanche ne va pas jusqu’à définir ces changements attendus, ni même jusqu’à dire qu’ils conditionnent l’aide militaire américaine à Israël dans sa guerre à Gaza, rapporte notre correspondant à Miami, David Thomson.

Joe Biden, qui a jugé « inacceptables » les frappes israéliennes ayant visé des travailleurs humanitaires, a également exhorté Benyamin Netanyahu à « conclure sans délai un accord » pour un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza.

Le président américain s’était dit, le 2 avril, « indigné » après la mort lundi de sept volontaires humanitaires à Gaza, dont six étrangers, tués par une frappe israélienne. Cet événement l’a « secoué », selon John Kirby, qui a reconnu que le président américain éprouvait un « mécontentement croissant », alors que le gouvernement israélien est jusqu’ici resté sourd à ses appels à agir face à la catastrophe humanitaire à Gaza. Le soutien des États-Unis à Israël reste néanmoins « inébranlable », a encore affirmé le porte-parole.

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