Deux mois et 133 tours de scrutins. C’est le temps qu’il avait fallu aux élus américains en 1856 pour élire le «speaker» de la chambre des représentants des États-Unis. Cela va-t-il durer autant en 2023 ? Mardi 3 janvier 2023, le républicain Kevin McCarthy n’a pas réussi à se hisser en haut du perchoir. Qu’est-ce que cela nous dit de la famille républicaine aujourd’hui? Décryptage avec notre invitée, Tamara Boussac
Les républicains sont majoritaires à la Chambre des représentants après les élections de mi-mandat de novembre dernier, mais hier (3 janvier 2023), lors de la rentrée du 118ème Congrès, ils ne sont pas parvenus à élire le chef de la Chambre basse, le speaker. Le républicain Kevin McCarthy, élu de Californie, est pourtant le seul candidat. Mais 20 membres du GOP lui ont tourné le dos. Toutefois, «il n’y a pas d’alternative» note Tamara Boussac, docteure en histoire des États-Unis et spécialiste des conservateurs. «Des négociations âpres s’annoncent» prédit donc notre invitée, qui explique que le but de ces élus frondeurs «est d’obtenir des concessions de Kevin McCarthy sur le fonctionnement de la Chambre». Mais la situation démontre bien que l’une des difficultés est la manière dont «les républicains vont travailler entre eux. On voit bien le risque d’obstruction que les élus trumpistes peuvent représenter au Congrès» selon Tamara Boussac qui s’interroge «le parti républicain est-il en mesure d’être encore un parti de gouvernement ? C’est un vraie question qui aux prochaines élections peut causer beaucoup de dégâts pour l’image du parti». Et de conclure : «une petite minorité d’élus affirment qu’ils ne veulent plus faire de la politique comme avant».
140 migrants haïtiens débarquent en Floride
Plus d’une centaine de migrants haïtiens qui voyageaient à bord d’un voilier sont arrivés mardi 3 janvier 2023 en Floride. Le bateau était parti vendredi du nord-ouest d’Haïti, selon un des passagers interrogé par le journal Miami Herald. L’archipel des Keys, à l’extrême-sud de la Floride, est confronté ces derniers jours à l’arrivée de centaines de migrants, en majorité issue de Cuba. Depuis le week-end dernier, au moins 460 habitants de cette île des Caraïbes ont débarqué dans la zone, selon un communiqué du bureau du shérif local, qui a qualifié la situation actuelle de «crise migratoire majeure».
Le gouvernement de Colombie a suspendu mercredi 4 janvier 2023 son cessez-le-feu avec l’Armée de libération nationale (ELN), en raison du refus de cette guérilla guévariste de participer à la trêve bilatérale de six mois annoncée par le président la veille du Nouvel An. Hier, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux et signé de son «commandement central», l’ELN a dit ne pas avoir «discuté avec le gouvernement de Gustavo Petro d’une quelconque proposition de cessez-le-feu bilatéral, il n’y a donc toujours pas d’accord sur cette question». Le premier gouvernement de gauche de l’histoire de la Colombie, entré en fonction le 7 août, a repris en novembre les pourparlers de paix avec l’ELN, dernière guérilla encore active, suspendus par l’ancien gouvernement conservateur d’Ivan Duque (2018-2022). «La question sera à nouveau abordée lors d’un nouveau cycle de négociations», qui doit se tenir au Mexique à une date qui reste à déterminer selon le ministre de la Défense.