Le conservateur officialisera mercredi 7 juin, le jour de ses 64 ans, son entrée en lice avec une vidéo, puis un meeting à Des Moines dans l’Iowa, l’un des premiers États à voter dans le cadre des primaires. Il terminera ensuite la journée sur un plateau de la chaîne CNN, selon ses proches.
Il rejoint une arène de candidats républicains déjà bien remplie, avec une dizaine de prétendants qui, pour l’heure, sont tous largement distancés dans les sondages par l’ancien président.
Chrétien évangélique et farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en tant que colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, le divorce a été acté entre eux lors du refus de Mike Pence de soutenir Donald Trump dans sa dénonciation du résultat de la présidentielle de 2020, remportée par le démocrate Joe Biden.
Un divorce avec Donald Trump officialisé à l’assaut du Capitole
L’ancien gouverneur de l’Indiana a depuis pris ses distances avec l’ancien président des États-Unis, lui reprochant de l’avoir mis personnellement en danger en encourageant les émeutiers du Capitole le 6 janvier 2021 alors qu’il se trouvait avec sa famille dans le bâtiment du Congrès. Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden. Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de valider l’élection du démocrate, alors que Mike Pence n’avait qu’un rôle protocolaire.
L’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à « pendre » Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte.
Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été « irresponsables » et l’avaient « mis en danger ». Mike Pence avait déclaré au Gridiron Dinner, un gala organisé par des journalistes pour des personnalités politiques de premier plan, que l’histoire tiendra pour « responsable » Donald Trump.
La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un « traître ». L’homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8 % des intentions de vote, loin derrière l’ancien président (53,2 %), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.
Mike Pence prépare pourtant sa candidature depuis des mois. Après avoir sorti un livre intitulé So Help Me God (Que Dieu me vienne en aide, non traduit), l’ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de paroles dans des États susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines.
Une longue liste de prétendants républicains
Outre Donald Trump, Mike Pence ajoute son nom à une liste déjà longue de prétendants à l’investiture républicaine pour 2024, qui le distancient : d’abord par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4 %), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que d’un cheveu par l’ancienne ambassadrice à l’ONU et ex-gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley (4,4 %).
Le sénateur Tim Scott est également dans la course. Le gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum, devrait annoncer à son tour sa candidature mercredi, a dit une personne informée de ce projet. Chris Christie, ancien gouverneur du New Jersey, prévoit de se lancer mardi.