Tandis que les plus de 87.000 places du stade de Wembley étaient remplies – un record pour l’Euro hommes et femmes confondus -, quelque 7.000 fans se sont retrouvés dans une « fan zone » de cette place située au coeur de la capitale pour assister à cette rencontre historique.
Deux écrans géants avaient été installés sous l’oeil d’autres félins: les quatre imposantes statues de lions en bronze entourant la colonne de Nelson.
Après s’être rongé les ongles au fil de cette finale particulièrement tendue, les supporters ont hurlé de joie à l’annonce de la victoire des Lionnes après prolongation (2-1).
« Elles ont été bien meilleures que les hommes auraient pu l’être »!s’exclame Kirsty Carey, 33 ans. « Cela va marquer une étape énormément décisive pour le football anglais, le football féminin, qui va être pris davantage au sérieux », croit-elle.
« C’est un exemple fantastique pour mes deux filles », se réjouit Luc Edeson, 38 ans, venu en famille du Yorkshire (nord de l’Angleterre) avec ses enfants de 2 et 6 ans.
490.000 spectateurs
La compétition a suscité un fort engouement populaire: selon l’UEFA, près de 490.000 spectateurs ont assisté aux trente matches disputés avant la finale, soit plus de 16.000 par rencontre en moyenne et surtout plus du double du total de l’édition 2017, qui avait établi le précédent record à 240.055.
« J’ai toujours gardé un oeil sur les joueuses mais je n’ai jamais été aussi enthousiaste », a déclaré l’un de ces récents aficionados, Jack Vaughn, 47 ans. Il l’explique par « la couverture médiatique, bien meilleure cette année ».
Dans la fan zone se trouvait un public très divers, hommes et femmes, jeunes et plus âgés, avec de nombreux enfants.
« C’est beaucoup plus sympa pour les familles que le foot masculin », estime Scott Sharpe, 35 ans, venu de Leeds (nord de l’Angleterre) avec ses enfants Olivia, 9 ans, et Lukas, 5 ans.
N’ayant pas réussi à avoir des places pour Wembley, il s’est replié sur la fan zone et en apprécie l’ambiance détendue. Si c’était un match masculin, il y aurait « plus d’ennuis », estime-t-il.
Futures émules
Il y a plus d’un an, des incidents violents avaient sérieusement entaché l’avant-match, quand l’Angleterre avait affronté l’Italie en finale de l’édition masculine.
Dimanche, les autorités avaient imposé une interdiction stricte de vente ou de consommation d’alcool aux abords du stade, sous peine de lourde amende, contribuant à l’ambiance très différente.
Avec la victoire historique des Lionnes, beaucoup prédisent un engouement pour le football féminin pas prêt de retomber.
« Elles vont devenir de plus en plus populaires », pronostique Maggie Maybury, « Tout le monde va les aimer. Elle seront simplement les chouchoutes ».
Cette Londonienne de 67 ans qui enfant ne jouait pas au football à l’école, se félicite que les choses changent: « Maintenant, les filles peuvent pratiquer tous les sports: cricket, football… nous sommes à égalité ».
« Les terrains de foot partout dans le pays vont être remplis comme jamais auparavant de filles et de femmes inspirées par votre triomphe », a prédit sur Twitter le Premier ministre Boris Johnson, rendant hommages aux joueuses.
Même la reine Elizabeth II a été prompte à féliciter les Lionnes pour leur succès « tant mérité ».
« Vous avez toutes donné un exemple qui sera une source d’inspiration pour les filles et les femmes d’aujourd’hui et pour les générations futures », a déclaré dans un communiqué la reine, dont le petit-fils, le prince William, assistait à la rencontre à Wembley.
« J’espère que vous serez aussi fières de l’impact que vous avez eu sur votre sport que vous l’êtes du résultat d’aujourd’hui »