France: à l’Assemblée, les députés étalent leurs divergences sur la sécurité européenne

L'hémicycle de l'Assemblée nationale.
L’hémicycle de l’Assemblée nationale. (cc) Wikimédia/Richard Ying et Tangui Morlier

Devant l’ambassadeur d’Ukraine en France, qui a assisté au débat, les prises de parole de chaque parti politique se sont enchaînés pendant plus de trois heures dans l’Hémicycle. Après la violente altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, puis le sommet européen de Londres, les députés étaient invités à échanger sur le sujet de l’Ukraine et de la sécurité européenne. Ainsi, tous ont réaffirmé leur soutien à Kiev.

Pour autant, les sujets de division ne manquent pas : sortie ou non de l’Otan, dialogue avec Vladimir Poutine, dissuasion nucléaire ou encore projet de défense commune européenne.

En ouvrant les débats, François Bayrou a dénoncé la « brutalité » de Donald Trump face à Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale à la Maison Blanche, et a estimé que sur la sécurité en Europe, la France doit jouer « un rôle central ». Depuis l’invasion russe de 2022, « nous avons basculé dans un autre monde », et avec le revirement américain, « c’est à nous, Européens, de garantir la sécurité et la défense de l’Europe », a-t-il lancé. Un avis pro-européen partagé par le député du camp présidentiel et ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui a proposé de construire une « ​​​​​​​autonomie stratégique » et de sortir les dépenses de défense du calcul de 3% de déficit imposé par Bruxelles.

Des propositions qui ont suscité l’ire de députés d’extrême droite, tout comme de gauche. Pour le Rassemblement national, ce serait synonyme de perte de souveraineté. « ​​​​​​​Notre pays est aujourd’hui l’une des rares nations dotées de l’arme nucléaire. C’est précisément parce que la dissuasion est au centre de notre modèle d’armée que nous ne pourrons jamais soutenir une chimérique défense européenne », a déclaré Marine Le Pen.

Pour les insoumis, ce serait un cadeau à l’industrie de l’armement américaine et un non-sens. « Mme (Ursula) von der Leyen suggère benoîtement que les déficits cessent d’inclure les dépenses militaires. Mais que n’y a-t-elle pensé pour financer la bifurcation écologique du continent ​​​​​​​? L’économie de guerre est un expédiant dangereux », a affirmé Aurélien Saintoul. Paris « ​​​​​​​doit refuser l’embrigadement » et œuvrer « ​​​​​​​à faire reculer sur la planète les logiques de compétition et de prédation », a poursuivi le député LFI. Une idée également soutenue par la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain.

Pourtant dans l’opposition, le Parti socialiste s’est démarqué en étant plutôt sur la ligne du camp présidentiel. Le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, a prôné pour la défense « ​​​​​​​un grand emprunt commun européen de 500 milliards d’euros ».

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