La France a vécu l’acte 5 de la mobilisation contre la réforme des retraites, ce jeudi 16 février. Une nouvelle journée de grèves et de manifestations. La CGT a revendiqué 1,3 million de manifestants, participation la plus faible depuis le début du mouvement, le 19 janvier dernier. Le ministère de l’Intérieur estime que 440 000 personnes ont battu le pavé.
Un peu partout en France ce jeudi, des rassemblements ont eu lieu pour les retraites, mais ils ont réuni moins de monde que la semaine dernière. Sauf peut-être à Albi, dans le sud du pays, sur les traces de Jean Jaurès, où les dirigeants des huit principaux syndicats s’étaient donnés rendez-vous pour cette occasion.
À #Albi, dans le Tarn, où les leaders syndicaux s’étaient donné rendez-vous, il y avait beaucoup de monde dans la rue.
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— Info France 3 (@infofrance3) February 16, 2023
À Paris, la préfecture de police a chiffré à 37 000 le nombre de manifestants, en baisse par rapport à précédente journée de mobilisation, samedi. La CGT estime pour sa part qu’ils étaient 300 000 dans le cortège de la capitale, contre 500 000 samedi dernier. Pour sa part, le cabinet indépendant Occurrence a recensé 33 000 personnes.
Moi, je ne me sens pas tellement concerné, j’ai 64 ans. Mais je trouve ça absolument indécent de dire aux gens : « Ah, bah, vous allez travailler deux ans de plus », de la part de gens qui clairement ne savent ce que c’est que la vie normale.
Reportage: un cortège parisien moins massif que la dernière fois, mais…
Il faut dire que cette nouvelle journée tombait en pleine période des vacances scolaires, sauf en région parisienne et en Occitanie. À Marseille, selon les syndicats, 90 000 personnes ont garni le cortège, contre 140 000 personnes samedi dernier, toujours selon les syndicats. Mais selon la préfecture, ils étaient 7 000.
Ici, les vacances ont commencé depuis samedi, donc c’est les vacances quoi ! Et il y a du monde, quand même, hein. Moi, je pense que les gens, ils ne décolèrent pas. On ne peut pas toujours subir ce qu’on nous concocte dans les hautes sphères. Il faut dire : pas de retraite à 64 ans.
Cinquième jour de mobilisation pour les retraites: reportage à Marseille
Alors que les débats sur le projet de réforme des retraites doivent s’achever ce vendredi soir à minuit pile, avec transmission du dossier au Sénat, il règne une certaine torpeur à l’Assemblée. À peine un quart du texte a en effet été étudié et chaque camp s’accuse mutuellement de la lenteur du processus. Tout en fourbissant leurs arguments.
Dix jours que le poker menteur a commencé et pour l’instant, seul le Rassemblement national a fait « tapis » en dégainant une motion de censure contre le gouvernement. « Le seul moyen », selon Marine Le Pen, « d’arriver à un vote pour ou contre cette réforme ».
Réforme des retraites: l’Assemblée nationale dans l’attente
Ce jour, les perturbations sont restées limitées dans les transports : 14% de grévistes à la SNCF, trafic normal dans le métro parisien. Des vols ont été annulés et des agents d’EDF ont baissé la production, sans toutefois provoquer de coupures de courant. Selon le ministère de l’Éducation nationale, 7,67% d’enseignants ont fait grève, contre 14,17% le 7.
?? Macron ne réalise pas l’état de tension du pays
Retrouvez mon intervention en direct de la manifestation #greve16fevrier à Montpellier. pic.twitter.com/E8WZitI1BN
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) February 16, 2023
Les syndicats mettent désormais l’accent sur le 7 mars prochain, avec menace de mise « à l’arrêt » du pays. « Le mécontentement, la détermination et la combativité sont intacts », a promis depuis Albi le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Dans ces villes moyennes, « la question des retraites, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase », a surenchéri Philippe Martinez, de la CGT, qui se trouvait à ses côtés.