Tout va bien dans le meilleur des mondes : voilà un peu le message que semble vouloir aujourd’hui faire passer Didier Migaud. Il y a trois semaines, en direct à la radio, le ministre de la Justice menaçait pourtant de démissionner.
« Si on en reste à la lettre plafond, je ne vois pas ce que je ferais encore au gouvernement », avait-il déclaré, lundi 14 octobre, chez nos confrères de RTL. À cette période, le garde des Sceaux, seul ministre étiqueté à gauche, voulait faire pression sur le Premier ministre, Michel Barnier. Il juge insuffisant le budget alloué à son ministère face à une justice en crise, à laquelle on avait promis plus de moyens et d’effectifs.
« Honorer tous les engagements pris »
Mais ce ne seront pas 500 millions d’économies mais… seulement 250 millions. De l’argent qui permettra d’ « honorer tous les engagements pris » envers le monde de la justice, veut croire le ministre, et une preuve que ce secteur « reste une priorité du gouvernement ». En 2024, le budget de la Justice en France dépassait les 10 milliards d’euros.
Enfin, pour faire preuve de bonne volonté vis-à-vis de Michel Barnier, Didier Migaud admet aussi que le ministère de la Justice, compte tenu du contexte budgétaire, doit prendre sa part d’économies.
« C’est une excellente nouvelle pour la poursuite de la modernisation de l’institution judiciaire dont l’Union syndicale des magistrats se félicite », réagit Ludovic Friat, qui préside l’Union syndicale des magistrats. « C’est une nouvelle rassurante », a estimé Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, pointant néanmoins que la justice française restait l’une des plus pauvres d’Europe.