Le « même modus operandi que lors des émeutes » sera déployé, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lors d’une conférence de presse. Pour la fête nationale du 14-Juillet et la veille, 45 000 membres des forces de l’ordre seront mobilisés dans tout le pays pour assurer la sécurité. Les forces spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI ainsi que les hélicoptères et les véhicules blindés de la gendarmerie seront ainsi à nouveau engagés dans les communes les plus sensibles. « Un effort inédit », s’est félicité le ministre sur Twitter.
Chaque année, des débordements ont lieu en marge des festivités du 14-Juillet. Mais cette année, le gouvernement est particulièrement inquiet des violences qui pourraient survenir à cause des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle à Nanterre le 27 juin dernier.
Depuis la Lituanie, où il a assisté au sommet de l’Otan, le président français Emmanuel Macron a promis d’agir « avec la plus grande détermination ». « S’il y avait quelques débordements, nous interviendrions avec la plus grande détermination pour que l’ensemble de nos concitoyens puisse vivre dans le calme », a dit le chef de l’État lors d’une conférence de presse.
Selon une source sécuritaire, une vigilance particulière est portée sur l’Ile-de-France, le Nord et la région lyonnaise. Dans tout le pays, sauf quelques exceptions, les bus et tramways s’arrêteront de nouveau plus tôt en soirée, jusqu’à 22h00 maximum, voire 21h00 en région parisienne.
Mortiers d’artifices
Les autorités veulent également faire respecter le décret interdisant jusqu’à samedi la vente de tous les articles de pyrotechnie, dont les « mortiers » d’artifice utilisés comme armes contre les forces de l’ordre ou pour incendier des bâtiments.
Dans un télégramme du 6 juillet, Gérald Darmanin avait demandé aux préfets de renforcer les contrôles. « 150 000 mortiers d’artifices » ont été saisis depuis le 27 juin, s’est-il félicité. Ces saisies « laissent supposer que les quartiers essaient de se réapprovisionner pour le 14-Juillet », selon la source sécuritaire.
En 2022, 807 personnes avaient été interpellées à la suite des incidents survenus dans tout le pays en marge des festivités du 14-Juillet, 749 véhicules brûlés et 55 membres des forces de l’ordre blessés, a rappelé le ministre.
Emmanuel Macron ne prendra pas la parole le 14-Juillet
par Valérie Gas
Pour expliquer pourquoi le président français ne s’adonnerait pas cette année à la traditionnelle interview du 14-Juillet, Emmanuel Macron a choisi la justification par la pirouette. « Je n’ai pas coutume de repousser des choses qui ne sont pas programmées. J’ai dit que je ferai un point aux alentours du 14 juillet, je vous rassure, je le ferai », a indiqué le chef de l’État.
Une manière de rappeler que c’est lui le maitre des horloges et de maitriser la communication autour de ce qui apparait tout de même comme un report en lien avec les récentes émeutes urbaines qui ont suivi la mort de Nahel. Un épisode de violence qui est venu percuter la séquence des 100 jours pour l’apaisement du pays qu’Emmanuel Macron avait scénarisée au mois d’avril après la réforme des retraites.
S’exprimer le jour de la fête nationale, c’était prendre le risque d’une prise de parole sous pression alors que l’objectif était au départ de relancer la machine à gouverner avec une décision sur un potentiel remaniement.
Dans la majorité, les tergiversations du président laissent néanmoins un goût amer à certains. Un cadre estime que cela donne « un sentiment de flottement » alors que les Français ont « besoin d’être rassurés ».