Ce mercredi 1er mars s’est ouvert à Libreville le One Forest Summit. Une rencontre internationale de haut niveau consacrée à la protection des forêts tropicales et notamment celles du bassin du Congo qui se trouve en Afrique centrale à cheval sur six pays. Le président français Emmanuel Macron sera présent avec plusieurs de ses homologues africains.
Après une journée d’échanges et de débats entre acteurs écologistes, membres de la société civiles et certains ministres, plusieurs chefs d’États et de gouvernement sont aujourd’hui attendus pour ce deuxième jour et pour une table ronde. Emmanuel Macron débute à cette occasion une tournée en Afrique centrale. Le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Gabonais Ali Bongo évidemment, mais aussi l’Angolais Joao Lourenço et le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra seront également présents à ce sommet.
L’avion d’Emmanuel Macron s’est posé aux environs de 19h, le mercredi 1er mars au soir, à Libreville, première étape de sa tournée qui va donc l’emmener ensuite en Angola, au Congo-Brazzaville et en RDC. Il a été accueilli au palais présidentiel par son homologue Ali Bongo avec, au programme, un diner entre les deux chefs d’État, détaille notre envoyée spéciale à Libreville, Paulina Zidi.
Visite dans la forêt tropicale
Cette première rencontre est finalement le seul temps d’échange en bilatéral des deux présidents prévu lors de cette visite officielle de deux jours, puisque ce jeudi, le président Macron se rend avec le ministre gabonais de l’Environnement, Lee White, au cœur de cette forêt tropicale avant un discours devant la communauté française de Libreville.
L’Amazonie commence à mourir à cause des changements climatiques et ce sont les forêts de l’Afrique centrale qui résistent mieux, qui continuent à séquestrer du CO2. Mais il y a des premiers signes d’alerte dans nos forêts. Donc, c’est le moment d’agir.
Lee White, ministre gabonais de l’environnement
Le président français va ainsi se rendre à l’Arboretum Raponda Walker, rapporte notre envoyée spéciale sur place, Valérie Gas. « En face, vous avez l’arbre emblématique de notre pays, qui est l’Okoumé ». Le commissaire général du Centre de recherche scientifique et technologique du Gabon, Alfred Ngomanda, attend Emmanuel Macron de pied ferme. Sur une structure en bois élevée entre les arbres pour servir de salle de classe, au milieu de cette forêt préservée toute proche de Libreville où la seule rumeur est celle des insectes et des oiseaux, c’est lui qui a le rôle d’expliquer la forêt et ses enjeux à Emmanuel Macron : « Cette forêt stocke 40 milliards de tonnes de CO2 dans leurs arbres. Donc, elle contribue énormément pour la régulation du climat ».
Trouver des financements
Emmanuel Macron veut que le One Forest Summit soit un sommet de mise en œuvre, Alfred Ngomanda espère qu’il sera celui des solutions, notamment pour les populations locales. « Permettre à ces populations de vivre dans ces territoires sans pour autant les dégrader est vraiment le challenge pour aider à la préservation de ces forêts », affirme-t-il.
Et selon lui, le signal aux populations et aux États passe par le financement. « C’est anormal qu’on puisse vendre un litre de carburant à un euro et qu’on ne puisse pas acheter une tonne de CO2 à 50 dollars. Qui doit fixer le prix ? Je pense que cela fera l’objet des discussions durant le One Forest Summit ».
C’est l’un des enjeux du One Forest Summit : trouver les moyens de rémunérer les efforts des pays du bassin du Congo pour protéger une forêt qui joue le rôle du poumon du monde.