Gaza: Blinken visite Israël, la Cisjordanie et des pays arabes pour tenter de calmer les tensions

Ce qu’il faut retenir :

■ La mort du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, tué dans une frappe mardi 2 janvier, a fait encore monter les craintes de voir tout le Moyen-Orient s’embraser. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais, a déclaré mercredi que son organisation « ne restera pas silencieuse » après cette « agression flagrante d’Israël » à Beyrouth. L’État hébreu n’a toutefois pas revendiqué la frappe, mais un responsable américain de la défense avait indiqué mercredi qu’il s’agissait bien d’une « frappe israélienne ».

■ Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a entamé jeudi une nouvelle visite diplomatique au Moyen-Orient, la quatrième depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Outre Israël, le chef de la diplomatie américaine fera aussi étape en Cisjordanie, en Égypte, en Turquie, en Grèce, en Jordanie, au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, dans le but notamment d’« empêcher le conflit de s’étendre », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État.

L’armée israélienne a poursuivi dans la nuit de mercredi à jeudi ses raids aériens dans la bande de Gaza, notamment à Khan Younès (sud) et Deir al-Balah (centre), où le ministère de la Santé du Hamas a fait état de morts.

■ Lundi 1er janvier, deux ministres israéliens ont appelé à « encourager l’émigration » des Palestiniens de la bande de Gaza, appelant à un retour de colons juifs sur place après la guerre en cours. Ces propos ont déclenché une polémique et une vague de condamnations, allant des États-Unis, la France et l’Union Européenne, jusqu’au chef des droits de l’homme de l’ONU, en passant par l’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït.

■ Selon un nouveau bilan annoncé jeudi 4 janvier par le ministère de la Santé du Hamas, 22 438 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre près de 60 000 blessés. L’armée israélienne a affirmé jeudi avoir tué plus de 2 000 combattants palestiniens depuis la fin de la trêve, début décembre. 175 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza le 27 octobre, selon les derniers chiffres de l’armée.

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23h30 : Israël annonce que son ambassadrice en Espagne reprendra ses fonctions, un mois après une brouille diplomatique

Le ministre des Affaires étrangères israélien Israël Katz a annoncé jeudi que l’ambassadrice d’Israël en Espagne allait reprendre ses fonctions à Madrid. Les tensions diplomatiques entre Israël et l’Espagne sont montées en flèche ces dernières semaines, Madrid étant l’une des voix les plus critiques au sein de l’Union européenne vis-à-vis d’Israël.

En novembre, Rodica Radian-Gordon avait été rappelée en novembre par le ministre israélien des Affaires étrangères de l’époque, Eli Cohen, à la suite de ce qu’il avait qualifié de « remarques scandaleuses » faites par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

Ce dernier avait déclaré à la télévision publique espagnole avoir de « sérieux doutes » quant à la légalité des actions d’Israël dans la bande de Gaza assiégée, vu « le nombre croissant de personnes qui meurent, surtout de jeunes garçons et filles ».

Jeudi, le successeur d’Eli Cohen, Israël Katz, a déclaré qu’il avait décidé de renvoyer son ambassadrice à Madrid. Il a précisé que l’objectif était d’obtenir un soutien « au droit de l’État d’Israël de protéger ses citoyens contre l’organisation terroriste Hamas et d’exercer une pression internationale en faveur de la libération des otages ».

22h50 : Au menu de la visite de Blinken, l’augmentation de l’aide humanitaire à Gaza, la suite des opérations et de l’après-guerre, ainsi que la baisse de tensions

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a quitté Washington jeudi 4 janvier pour une tournée au Proche-Orient dans un contexte tendu pour la région, face aux risques d’extension de la guerre à Gaza.

Dans son quatrième voyage dans la région, Anthony Blinken arrive avec plusieurs objectifs, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin. Celui qui est présenté comme le premier par le département d’État est l’augmentation substantielle de l’aide humanitaire à Gaza. Le chef de la diplomatie américaine doit également discuter en Israël de la suite des opérations à Gaza, du passage à une autre étape et de la manière de mieux protéger les civils. Il travaillera aussi au retour des otages qui restent détenus.

Le chef de la diplomatie américaine prévoit également de discuter avec ses partenaires de la région sur des moyens d’éviter une extension du conflit, notamment face aux attaques des rebelles Houthis du Yémen contre les navires en mer rouge.

Car outre Israël, Anthony Blinken fera aussi étape en Cisjordanie, en Égypte, en Turquie, en Grèce, en Jordanie, au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite. Les États-Unis veulent utiliser l’influence de chacun pour faire baisser la tension.

De plus, le secrétaire d’État va évoquer l’après-guerre à Gaza : à ce sujet, les États-Unis et Israël ne partagent pas la même vision, et ce de façon publique.

Le département d’État admet ne pas s’attendre à ce que toutes les conversations soient faciles.

22h10: L’ex-basketteuse française Émilie Gomis sanctionnée pour un message polémique sur Israël

L’ancienne basketteuse de l’équipe de France Émilie Gomis va être exclue de la commission des athlètes du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et devrait aussi perdre prochainement son poste d’ambassadrice du Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. L’ex-arrière des Bleues est sanctionnée pour avoir posté un message sur les réseaux sociaux s’en prenant à la politique d’Israël, deux jours après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier.

Le 9 octobre dernier, l’arrière tricolore Émilie Gomis (194 sélections) a republié sur son compte Instagram une publication mettant en scène trois cartes de France à trois dates différentes (1947, 1967 et 2023). Entre la première et la troisième, les couleurs du drapeau français se réduisent progressivement au profit du drapeau israélien, une évolution surmontée de cette interrogation : « Que feriez-vous dans cette situation ? »

Le message n’est resté en ligne que 24 heures, et il aurait pu rester relativement inaperçu si l’ex-joueuse, face au tollé sur la Toile, ne lui avait pas elle-même donné une tout autre dimension le 30 novembre, en s’excusant pour ce post, tout en balayant les accusations d’antisémitisme, « en totale contradiction avec les valeurs qui m’ont été inculquées ». Et d’ajouter que « ses pensées allaient à toutes les innocentes victimes touchées par les guerres et actes barbares ».

Pour plus d’informations, lisez l’article de Christophe Diremszian, notre journaliste au service sports, ci-dessous.

21h45 : [REPORTAGE] Les Palestiniens de Jérusalem-Est jugent « un véritable crime » l’appel israélien à une « émigration » palestinienne de Gaza

À Jérusalem-Est, occupée par Israël, les habitants sont vent debout contre les appels de deux ministres israéliens d’extrême droite à l’« émigration » des Palestiniens de Gaza vers d’autres pays. Reportage de notre envoyée spéciale à Jérusalem-Est, Murielle Paradon.

Dans la rue Salah el Din en plein cœur de Jérusalem-Est, Ahmad Muna tient un café-librairie avec sa famille. Ce Palestinien se dit effaré de la proposition de deux ministres israéliens d’envoyer massivement les Gazaouis dans d’autres pays.

« Je pense que c’est une idée farfelue et qui ne marchera pas. Les Gazaouis veulent rester à Gaza, résume Ahmad Muna dans un anglais impeccable. Si j’étais Gazaoui ma priorité serait que les bombardements s’arrêtent, parce que l’endroit le plus sûr pour moi c’est ma maison. Même détruite, je la reconstruirais. »

Selon la presse israélienne, des négociations seraient en cours avec certains pays d’Afrique pour accueillir des Gazaouis. Information non confirmée officiellement par les autorités israéliennes, mais que le politologue palestinien Amjad Shihab juge très sévèrement :

« Ils essaient de profiter de la faiblesse de certains pays africains sur le plan financier, réagit-il dans un français parfait. Ils essaient de faire du chantage. Contre des aides humanitaires, économique et financières, ils leur proposent d’accueillir des réfugiés palestiniens. C’est loin d’être moral tout ça. Juste pour se débarrasser des vrais habitants de la Palestine, c’est un véritable crime. »

Ces Palestiniens dénoncent également l’inaction de la communauté internationale face aux agissements d’Israël à Gaza. Alors que ces deux membres du gouvernement israélien jugent que cette option serait la seule solution pour apporter la sécurité aux Israéliens, les États-Unis, la France ou bien encore l’ONU parlent d’« irresponsabilité » et de « provocation ».

« Un déplacement forcé qui serait un nouveau crime de guerre », a également réagi le Hamas.

21h15 : Washington à l’origine de la frappe qui a tué en Irak le chef d’une faction pro-iranienne

Le chef d’un groupe armé pro-iranien, impliqué selon Washington dans des attaques contre ses troupes, a été tué jeudi en Irak par une frappe américaine, a confirmé le même jour un responsable de la défense américaine.  « Un acte nécessaire et proportionné » a justifié face à la presse le porte-parole du Pentagone Patrick Ryder.

« Cette frappe était un acte de légitime défense. Aucun civil n’a été blessé. Aucune infrastructure ou installation n’a été touchée », a-t-il également déclaré dans un communiqué. Face à la presse, Patrick Ryder a confirmé la frappe américaine menée plus tôt dans la journée sur le centre de soutien logistique du groupe armé Hachd Al-Chaabi, autrement surnommé les Forces de mobilisation populaire, dont le bâtiment est situé rue de la Palestine, à Bagdad, rapporte notre correspondante Marion Fontenille, depuis Erbil.

La frappe a visé le chef de cette faction pro-iranienne. Ce dernier était « activement impliqué dans l’organisation et la réalisation d’attaques contre les troupes américaines », a ajouté le responsable, confirmant la mort d’un autre membre du groupe.

Tous deux ont été tués par une frappe de drone contre un bâtiment de leur organisation à Bagdad.

Le gouvernement irakien avait évoqué plus tôt une « agression » perpétrée par la coalition internationale anti-jihadistes, sans toutefois pointer du doigt Washington nommément.

19h55 : Trois israéliens jusqu’ici portés disparus depuis le 7 octobre sont retenus en otage à Gaza, annonce l’armée israélienne

Trois Israéliens, qui étaient considérés comme portés disparus depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, sont en réalité retenus en otage dans la bande de Gaza, a annoncé jeudi l’armée israélienne. « Trois citoyens portés disparus jusque-là, ont été identifiés comme otages et leurs familles en ont été informées », a précisé le porte-parole de l’armée Daniel Hagari.

Cette annonce porte à 132 le nombre de personnes toujours retenues en otage à Gaza depuis le 7 octobre, selon des chiffres des autorités israéliennes

19h35 : Dans les localités désertées du nord d’Israël, les familles veulent la démilitarisation du Liban-Sud, de l’autre côté de la frontière

Depuis l’élimination du numero 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, lors d’une frappe près de Beyrouth attribuée à Israël, la situation se tend encore à la frontière israélo-libanaise. Les tirs de roquettes en provenance du Liban se multiplient et Israël riposte avec son artillerie et son aviation.

Les villes israéliennes proches continuent désertes : les habitants des localités, évacuées au début des hostilités il y a trois mois, commencent à comprendre que cette mesure qui se voulait provisoire va durer, notamment au kikkoutz Daphna, à un kilomètre de la frontière libanaise, où notre correspondant Michel Paul s’est rendu.

Des villes désertées de leurs habitants, des kibbutz sans âme qui vive, des champs en friche : En tout, 42 localités ont été abandonnées par les habitants de la pointe nord d’israël, dont la plus grande Kyriat Shmona et d’autres villages les plus petits. Près de 50 000 personnes ont été évacuées sur ordre des autorités de ces agglomérations situées à quelques kilomètres de la frontière avec le Liban. D’autres 30 000 ont pris la décision d’elles-mêmes et se sont installés volontairement plus au sud.

La majorité de ces réfugiés sont logés dans des hôtels notamment autour du lac de Tibériade : des familles entières se retrouvent dans de simples chambres depuis trois mois. Des écoles de fortune ont été mises sur pied pour permettre la scolarisation des enfants.

Mais le plus dur, affirment ces personnes déplacées, est qu’il n’y a pas de solution en vue : elles exigent l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui prône la démilitarisation du Liban-Sud comme condition à leur retour à leur vie d’avant le 7 octobre. Cela sans grand espoir, admettent-ils.

19h05 : Des nouveaux bombardements israéliens retentissent, notamment à Khan Younès

De nouveaux bombardements de l’armée israélienne sur la bande de Gaza ont fait des dizaines de morts jeudi, selon le Hamas. Selon les journalistes sur place, les opérations israéliennes semblent se concentrer sur la ville de Khan Younès, dans le sud de l’enclave.

Alors que toute l’enclave fait face à des opérations, d’intenses frappes et tirs d’artillerie israéliens ont encore touché ces dernières heures Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza devenue l’épicentre des opérations, selon un correspondant de l’AFP.

Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande Gaza, a fait état de dizaines de morts et de plus de 100 blessés dans les frappes israéliennes de la nuit.

À la morgue de l’hôpital Nasser à Khan Younès, Baha Abou Hatab, en pleurs, est penché au-dessus des corps de ses neveux : « Ils ont été évacués dans un champ agricole, où ils ont construit une tente pour se protéger du froid, mais les frappes aériennes israéliennes les ont touchés pendant qu’ils dormaient. Pourquoi ? Parce que ce sont des enfants ? Parce qu’ils menacent Israël et les États-Unis ? », se lamente-t-il.

L’armée israélienne dit avoir visé notamment des « terroristes qui voulaient placer un engin explosif près de soldats » et un dépôt d’armes du Hamas à Khan Younès. Elle a par ailleurs annoncé jeudi avoir tué dans le nord de la bande de Gaza Mamdouh Lolo, un cadre du Jihad islamique, autre groupe armé palestinien impliqué dans les combats.

Les brigades al-Qods du Jihad islamique ont dit avoir visé la ville d’Ashkelon, dans le sud d’Israël, où des sirènes annonçant des tirs de roquettes ont retenti jeudi.

18h45 : La présence des sportifs palestiniens aux JO de Paris de 2024 remise en question

Sept mois avant les Jeux olympiques de Paris 2024, le conflit entre le Hamas et Israël pose la question d’une représentation des Palestiniens lors des prochains JO. Depuis 1996 et les JO d’Atlanta, seuls 25 athlètes ont représenté la Palestine aux Jeux olympiques. Selon les instances sportives palestiniennes, « plus d’un millier » de ses membres ont été tués pendant la guerre.

À Gaza, les opérations militaires israéliennes ont mis à genoux « la jeunesse et le sport », a récemment dénoncé le président du Comité olympique de Palestine, Jibril Rajoub. « Plus d’un millier de personnes ont déjà été tuées parmi les membres des organisations de jeunesse, de sport et de scoutisme », a-t-il déploré. Jibril Rajoub accuse l’armée israélienne de « cibler les installations sportives, les clubs et les sièges des fédérations. »

La Fédération palestinienne de football a de son côté annoncé avoir envoyé lettre au Comité international olympique (CIO) et la Fédération internationale de football (Fifa) pour « constater les destructions des infrastructures » et exiger « une enquête internationale urgente sur les crimes de l’occupation contre les athlètes en Palestine ».

Pour plus d’informations, lisez l’article de Farid Achache, notre journaliste au service sports, ci-dessous.

18h25 : En plus d’Israël, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra en Cisjordanie et dans cinq pays arabes, entre autres

Lors d’une nouvelle tournée au Proche-Orient, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra, outre Israël, dans cinq pays arabes, ainsi qu’en Cisjordanie, en Turquie et en Grèce, a annoncé jeudi le département d’État. Il s’agit de sa quatrième tournée au Proche-Orient depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas palestinien.

Il y plaidera notamment « des mesures immédiates à prendre pour accroître de manière substantielle l’aide humanitaire » dans la bande de Gaza, a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État.

Selon Matthew Miller, il discutera également de la manière d’« empêcher le conflit de s’étendre », a-t-il indiqué, dans un contexte régional extrêmement tendu après l’élimination d’un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien au Liban et des attaques de navires marchands par les rebelles yéménites Houthis en mer Rouge, ainsi que d’autres événements faisant craindre un embrasement régional.

18h10 : Face à une situation catastrophique, les Gazaouis sont de plus en plus partagés entre rester et partir définitivement

Alors que la guerre à Gaza paraît interminable pour les habitants, près de deux millions de personnes ont été déplacées de force par l’armée israélienne. La plupart se trouvent dans le sud de l’enclave, à Rafah, ville frontalière de l’Égypte. Face à l’ampleur du désastre, de plus en plus de Gazaouis, souhaitent désormais partir définitivement.

« Ici, à Rafah, il n’y a plus d’espace », raconte Asma à notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa, qui avec sa famille a quitté leur maison de Khan Younès pour trouver refuge tout au sud de l’enclave, chez des proches à Rafah. Ni dans les rues, ni dans les maisons, ni dans les mosquées, ni sous les tentes, il n’y a plus d’espace. Les gens sont presque à la frontière avec l’Égypte. »

Alors que faire face à cette situation invivable ? L’option du départ n’est plus taboue, confie Asma : « Il y a une majorité de gens ici, qui veulent quitter Gaza. Parce que c’est trop. À chaque année, chaque 3 à 6 mois, il y a une guerre, il y a trop de problèmes. Et déjà, avant même cette guerre, à cause du chômage, surtout les plus jeunes voulaient quitter Gaza. Les personnes âgées de 30 à 35 ans ne trouvent pas de travail. Ils ne peuvent donc pas avoir une maison, se marier, fonder de famille et avoir des enfants. »

Mais la société gazaouie est vraiment divisée en deux camps, assure Asma : « D’un autre côté, il y en a beaucoup qui ne veulent pas partir. Ils disent que Gaza, c’est chez nous, on est nés ici et on va mourir ici ».

Asma, elle, fait partie de la première catégorie : la jeune femme désormais souhaite vivre ailleurs. « Mais hors de question d’être abandonnée à un triste sort de réfugiés dans le désert égyptien », selon une rumeur qui courait. « Pour partir, je veux un travail, et une maison pour une vie décente », conclut la Gazaouie.

17h30 : Les forces israéliennes perquisitionnent chaque maison dans une ville de Cisjordanie, une vingtaine de blessés dû à des tabassages

Les forces israéliennes ont perquisitionné des maisons dans le camp de réfugiés de Nour al-Shams dans la ville de Tulkarm en Cisjordanie occupée jeudi, détenant des centaines de personnes soupçonnées d’activités militantes, a déclaré l’armée.

Alors que le raid s’achevait dans l’après-midi de son deuxième jour, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré avoir soigné 21 victimes, dont 17 souffraient de blessures causées par des tabassages lors de détentions et d’interrogatoires. Une personne a également été blessée par des tirs à balles réelles.

Tulkarm, où se trouve l’un des principaux points de passage entre la Cisjordanie et Israël, a été le théâtre de raids répétés des forces de sécurité depuis l’attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas.

Selon les habitants, les forces israéliennes ont arrêté au moins 120 personnes et démoli trois maisons, dont une appartenant à un membre des Brigades de Tulkarm, un groupe militant armé lié au mouvement palestinien Fatah.

« Les forces israéliennes continuent d’opérer, aux côtés d’autres forces de sécurité israéliennes, dans le cadre d’une vaste opération divisionnaire visant à réprimer le terrorisme dans le camp de réfugiés de Nour al-Shams à Menashe », a déclaré l’armée dans un communiqué. Elle a ajouté que des centaines d’individus avaient été arrêtés pour être interrogés. Les troupes ont détruit des infrastructures militantes et identifié de nombreuses armes.

Les Brigades de Tulkarm ont déclaré que des combattants avaient échangé des tirs avec les forces israéliennes.

16h50 : Un chef et un membre d’une faction pro-iranienne tués à Bagdad par « une frappe américaine », l’Irak dénonce une « escalade »

Un chef et un autre membre du Hachd al-Chaabi ont été tués à Bagdad jeudi 4 janvier par une « frappe de drone ». Le groupe armé pro-iranien a attribué l’opération aux États-Unis, un nouvel incident en Irak intervenant dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

Le gouvernement irakien a quant à lui dénoncé une « escalade et une agression dangereuses » perpétrées par la coalition internationale anti-jihadiste, sans toutefois accuser nommément les États-Unis.

Un responsable militaire américain n’a ni confirmé ni infirmé que Washington était à l’origine de la frappe, assurant que les États-Unis continueraient « à agir pour protéger (leurs) troupes en Irak et en Syrie, en répondant aux menaces qui pèsent sur elles ».

« Le commandant adjoint des opérations pour Bagdad, Mushtaq Talib al-Saïdi » est « tombé en martyr dans une frappe américaine », a précisé dans un communiqué le mouvement al-Nujaba, l’une de ces factions pro-iraniennes et farouchement anti-américaine.

Une source au sein du Hachd al-Chaabi a confirmé ce bilan et attribué la frappe aux forces américaines.

Ces dernières semaines, les factions armées du Hachd al-Chaabi irakien ont été à plusieurs reprises la cible de bombardements, dont certains revendiqués par les États-Unis. Les factions pro-iraniennes honnissent Washington pour son soutien à Israël dans sa guerre contre le Hamas. Une nébuleuse affiliée au Hachd al-Chaabi revendique, elle, quasi systématiquement les attaques de drones et de roquettes qui visent les troupes américaines et celles de la coalition internationale anti-jihadiste déployées en Irak.

16h24 : Le groupe État islamique revendique l’attentat en Iran qui a fait 84 morts près de la tombe du général Qassem Soleimani

Le groupe terroriste État islamique (EI) a revendiqué jeudi l’attentat qui a fait 84 morts en Iran la veille, près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient. Mercredi 3 janvier, la République islamique commémorait sa mort, en 2020. Cela vient contredire les nombreuses voix pro-iraniennes, qui avaient accusé Israël et les États-Unis d’être derrière l’attaque.

Via ses chaînes Telegram, le groupe jihadiste a indiqué que deux de ses membres ont « activé leur ceinture explosive » au milieu « d’un grand rassemblement d’apostats, près de la tombe de leur leader « Qassem Soleimani » hier à Kerman, dans le sud de l’Iran ».

Avant la revendication de l’EI, le chef de la force Qods – la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique -, le général Esmaïl Qaani, avait que les auteurs avaient été « approvisionnés par les États-Unis et le régime sioniste ». Le département d’État à Washington avait déjà rejeté comme « absurde » la suggestion d’une implication des États-Unis ou d’Israël. Le gouvernement israélien, lui, n’a pas commenté l’attentat.

Selon Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et auteur de l’ouvrage Iran, paradoxe d’une nation, l’hypothèse d’une responsabilité israélienne ou américaine ne tenait pas.

15h25 : Des centaines de personnes présentes aux funérailles à Beyrouth du numéro deux du Hamas

Une grande foule, avec des centaines de personnes, a participé jeudi à Beyrouth aux funérailles du numéro deux du mouvement islamiste palestinien Hamas et de deux de ses compagnons, tués dans une frappe attribuée à Israël. Les obsèques se sont déroulées dans le quartier à majorité sunnite de Tarik Jdideh, et des Palestiniens venus des camps voisins de Sabra et Chatila et d’autres régions du Liban ont assisté aux funérailles, ansi que des centaines de Libanais, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Les cercueils de Saleh al-Arouri, du chef de la branche militaire du Hamas (brigades Ezzedine al-Qassam) Azzam al-Aqraa et du cadre du mouvement Mohammad al-Raïs étaient enveloppés dans des drapeaux palestiniens et du Hamas.

Parmi les victimes du raid figurent deux Libanais membres de la Jamaa islamiya, la branche locale des Frères musulmans, très bien implantée à Tarik Jdideh.

Une mitraillette était posée sur chacun des cercueils lors de la prière, puis le cortège funèbre a traversé les rues de ce quartier populaire au milieu de tirs nourris avant de se diriger vers le cimetière de Chatila, où se trouve également un camp de réfugiés palestiniens. Les corps y ont été inhumés.

La foule a scandé des slogans hostiles à Israël et appelé à venger la mort de Saleh al-Arouri et de ses compagnons. Elle a exhorté le porte-parole des brigades al-Qassam Abou Obeida, devenu célèbre dans le monde entier en raison du keffieh rouge qui lui recouvre le visage, à bombarder Tel-Aviv.

15h15 : Washington et Paris appellent à « éviter l’escalade au Liban et en Iran »

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et son homologue française Catherine Colonna ont échangé mercredi pour travailler à « éviter l’escalade au Liban et en Iran » après des attaques dans ces deux pays du Moyen-Orient, a fait savoir jeudi le département d’État américain.

Les deux ministres ont discuté par téléphone de « l’importance de mesures visant à prévenir que le conflit à Gaza ne s’étende, dont des mesures visant à faire baisser la tension en Cisjordanie et à éviter l’escalade au Liban et en Iran », selon un communiqué du porte-parole Matthew Miller.

14h55 : Des nombreux États du Golfe dénoncent l’appel israélien à l’« émigration » des palestiniens de Gaza

L’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et les Émirats arabes unis ont condamné jeudi les propos de deux ministres israéliens appelant les Palestiniens à quitter la bande de Gaza.

Le très controverse ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre en cours, et à « encourager » la population palestinienne à émigrer. Dimanche, son collègue d’extrême droite, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, avait émis le même appel.

Le Qatar, qui a joué un rôle de médiateur dans la trêve entre Israël et le Hamas palestinien fin novembre, a aussi « condamné dans les termes les plus fermes » les propos des deux ministres : « La politique de punition collective et de déplacement forcé pratiquée par les autorités d’occupation contre les habitants de Gaza ne changera pas le fait que Gaza est une terre palestinienne et qu’elle restera palestinienne », a-t-il ajouté dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères.

Riyad « condamne et rejette catégoriquement les commentaires des deux ministres », a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué. Il a appelé la communauté internationale à agir face à la « persistance » du gouvernement israélien à violer les lois internationales « à travers ses déclarations et ses actes ».

Le Koweït a emboité le pas à ses voisins du Golfe, et mis en garde contre les « plans israéliens visant à déplacer les habitants de Gaza en particulier, et le peuple palestinien en général ».

Les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont également dénoncé « dans les termes les plus forts les déclarations extrémistes » des deux ministres israéliens.

14h37 : Les opérations israéliennes dans la bande de Gaza ont fait au moins 22 438 morts, dont 125 dans les dernières 24 heures, annonce le ministère de la Santé local

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas palestinien, a annoncé jeudi 4 janvier que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 22 438 morts depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Parmi ces morts figurent 125 personnes tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé le ministère, qui a aussi fait état de 57 614 personnes blessées depuis le 7 octobre.

13h48 : À Gaza, les chirurgiens alertent sur le nombre d’amputations sans précédent chez les enfants

Dans la bande de Gaza bombardée, une génération d’enfants amputés est en train de voir le jour, raconte Reuters. Selon l’agence des Nations unies pour l’enfance, l’Unicef, plus de 1 000 enfants avaient été amputés d’une jambe, parfois plus d’une fois ou des deux jambes, à la fin du mois de novembre, dans un conflit où les autorités sanitaires de Gaza affirment que près d’un quart des blessures touchent des enfants.

Par ailleurs, l’effondrement du système médical dans la bande de Gaza ne permet pas de donner aux enfants les soins complexes dont ils ont besoin pour sauver leurs os tronqués en pleine croissance.

Eman Al-Kholi, amputée d'une jambe après avoir été blessée lors d'une frappe israélienne qui a tué ses parents, est assise dans un fauteuil roulant alors qu'elle est aidée par un parent à l'hôpital européen de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 décembre 2023.
Eman Al-Kholi, amputée d’une jambe après avoir été blessée lors d’une frappe israélienne qui a tué ses parents, est assise dans un fauteuil roulant alors qu’elle est aidée par un parent à l’hôpital européen de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 décembre 2023. REUTERS – ARAFAT BARBAKH
Le manque d'hygiène et la pénurie de médicaments entraînent davantage de complications.
Le manque d’hygiène et la pénurie de médicaments entraînent davantage de complications. REUTERS – ARAFAT BARBAKH

13h07 : Un deuxième bateau français doit livrer 700 tonnes de suppléments nutritionnels à Gaza

Un deuxième bateau est parti du Havre pour livrer 700 tonnes de suppléments nutritionnels acquis pour le Programme alimentaire mondial (PAM), selon un communiqué du Quai d’Orsay.

« Un premier navire, parti le 20 décembre du Havre avec plus de 350 tonnes de fret à son bord, arrivera à Port-Saïd en Égypte, le 8 janvier, précise-t-il. Un second navire avec la deuxième moitié de la cargaison partira ce jour du port du Havre à destination de Port-Saïd. »

Il ajoute que « cet envoi porte à plus de 1000 tonnes le fret humanitaire livré par la France depuis le 28 octobre aux populations civiles de Gaza ».

11h48 : Le chef des droits de l’homme de l’ONU « inquiet » des appels à « transférer » les Palestiniens hors de Gaza

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk s’est dit jeudi « très inquiet » après les commentaires de hauts responsables israéliens appelant les Palestiniens à quitter Gaza. « Très troublé par les déclarations de hauts responsables israéliens sur les projets de transfert de civils de la bande de Gaza vers des pays tiers », a-t-il déclaré Türk sur le réseau social X, rappelant que « le droit international interdit le transfert forcé de personnes protégées à l’intérieur d’un territoire occupé ou leur expulsion de ce territoire ».

11h01 : [Témoignage] « Je fais mon possible pour sauver ma famille »

L’opération militaire israélienne continue à Gaza après 90 jours de guerre. Près de deux millions de personnes ont été déplacées de force par l’armée israélienne et chaque jour, les combats se concentrent dans différents endroits de l’enclave, contraignant la population à fuir en permanence. Comme cette famille qui avait trouvé refuge dans le centre de Gaza, qui a témoigné au micro de notre correspondant Rami Al Meghari, avec Sami Boukhelifa à Jérusalem.

10h05 : L’armée israélienne annonce la fermeture de l’axe Salah al-Dine à partir d’aujourd’hui

Le « couloir humanitaire » de l’axe Salah al-Dine, qui coupe en deux la bande de Gaza par le milieu, sera fermé « à partir d’aujourd’hui », indique un porte-parole des forces armées israéliennes sur le réseau social X. Il invite donc les habitants de l’enclave palestinienne qui voudraient évacuer à se déporter sur l’axe Al-Rashid, qui longe la côte du nord au sud.

08h59 : Khan Younès et Deir al-Balah cibles de raids dans la nuit de mercredi à jeudi

Des Palestiniens pleurent des membres de leur famille tués lors d'un bombardement, devant une morgue à Khan Younès, jeudi 4 janvier 2024.
Des Palestiniens pleurent des membres de leur famille tués lors d’un bombardement, devant une morgue à Khan Younès, jeudi 4 janvier 2024. AP – Mohammed Dahman

Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a poursuivi dans la nuit de mercredi à jeudi ses raids aériens, notamment à Khan Younès, dans le sud, et Deir al-Balah, au centre, où le ministère de la Santé du Hamas a fait état de dizaine de morts et de plus de 100 blessés.

Selon al-Jazeera, les bombardements ont aussi touché les zones proches de la zone d’évacuation d’al-Mawasi, une zone réduite le long de la mer, tout au sud de Gaza, où l’armée israélienne a demandé à la population de se mettre à l’abri. Une maison située à proximité de cette zone a été détruite, les deux familles qui s’y abritaient ont toutes été tuées, soit 14 personnes au total.

08h40 : Le Croissant Rouge palestinien fait état d’une frappe sur son siège de Khan Younès

Le Croissant Rouge palestinien (PRCS) a indiqué ce jeudi matin que le cinquième étage de son siège à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avait été visé. L’ONG fait état d’au moins un mort et six blessés.

Dans une actualisation, le PRCS ajoute qu’un bâtiment adjacent à ses bureaux a été également visé et que des bâtiments de l’hôpital al-Amal ont été endommagés.

08h09 : Le Hezbollah annonce la mort de quatre de ses combattants dans le sud du Liban

Le Hezbollah pro-iranien a annoncé tôt jeudi la mort de quatre de ses combattants, parmi lesquels un responsable local, dans le sud du Liban, ce qui porte à 129 le total de ses pertes dans les affrontements avec Israël depuis près de trois mois. Une source proche du mouvement islamiste libanais a indiqué à l’AFP que les quatre combattants avaient été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans la localité frontalière de Naqoura. Parmi eux figure le responsable du parti dans cette localité.

Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), l’aviation israélienne « a mené des raids sur le centre de Naqoura qui ont détruit une habitation et endommagé des maisons environnantes ». Le Hezbollah avait déjà annoncé mercredi la mort de cinq autres combattants dans le sud du Liban.

07h53 : Le Conseil de sécurité de l’ONU d’accord pour condamner les attaques des Houthis… mais pas pour les mêmes raisons

Les tirs et prises d’otages des Houthis en mer Rouge représentent une menace sur 12% du commerce mondial et les chaînes d’approvisionnement. Et c’est un épisode périphérique de plus à la guerre Israël-Gaza, analyse notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Le Conseil de sécurité des Nations unies en ont débattu mercredi, mais là encore, les divisions de fond se sont reflétées dans les positions.

Pour Washington, l’Iran est à la manœuvre. « L’Iran a longtemps permis ces attaques des Houthis, a déclaré l’ambassadeur adjoint Christopher Lu : depuis 2015, il a transféré des systèmes d’armes avancés aux Houthis. Nous savons également que l’Iran a été profondément impliqué dans la planification d’opérations contre des navires commerciaux en mer Rouge. Les États-Unis ne cherchent pas la confrontation avec l’Iran. L’Iran a ici le choix. Il peut poursuivre sur sa lancée actuelle ou refuser son soutien. »

Pour Moscou en revanche, ce n’est qu’une manifestation de la colère des communautés arabes contre le soutien américain à Israël.

Les 15 membres sont en train de s’accorder sur une déclaration commune, car ils se retrouvent tous sur un point : la liberté de navigation ne peut être entravée. Les Américains savaient qu’il serait compliqué d’obtenir une condamnation rapide et unanime du Conseil. Ils ont donc lancé une dernière mise en garde aux rebelles Houthis aux côtés de onze autres pays occidentaux, avant d’éventuelles frappes militaires. La France, si elle a redit à l’ONU le droit des pays à défendre leurs navires, ne figure pas à l’appel.

7h07 : Les espoirs des Palestiniens se tournent vers le Liban 

« Si Israël pense mener la guerre au Liban, notre combat sera sans limites », a prévenu mercredi le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, lors d’un discours télé prévu de longue date mais très attendu au lendemain de la mort du numéro 2 du Hamas, Saleh el-Arouri, tué mardi dans une frappe au sud de Beyrouth. En Cisjordanie, les espoirs se tournent vers les alliés libanais, vus comme une porte de sortie à l’occupation israélienne, rapporte notre correspondant Willy Moreau.

Les espoirs des Palestiniens se tournent vers le Liban

6h25 : Le chef de la diplomatie américaine une nouvelle fois au Moyen-Orient pour éviter l’escalade

Les craintes de voir la guerre Israël-Hamas embraser tout le Moyen-Orient se sont encore accrues depuis une frappe mardi fatale au numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth, et une double explosion qui a fait 95 morts mercredi en Iran.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’embarque jeudi pour une nouvelle tournée au Moyen-Orient dans l’espoir d’éviter une expansion de la guerre à Gaza. Le secrétaire d’État américain quittera jeudi soir Washington pour cette nouvelle navette diplomatique dans la région, la quatrième depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, avec une étape prévue en sol israélien, a indiqué mercredi soir un responsable américain.

Aucun pays n’a « intérêt à une escalade », a déclaré Matthew Miller, le porte-parole de la diplomatie américaine critiquée dans la région pour son soutien sans faille à Israël depuis le début des frappes sur Gaza.

À Téhéran, des responsables ont accusé Israël d’être à l’origine de « l’assassinat » du haut responsable du Hamas et de « l’attentat » près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations iraniennes au Moyen-Orient dont l’Iran marquait le quatrième anniversaire de la mort. Israël n’a pas commenté ces allégations. À Washington, un responsable a indiqué que la frappe contre Saleh al-Arouri était « israélienne » tandis que le département d’État a jugé « absurde » l’idée que les États-Unis ou Israël soient liés aux explosions en Iran.

06h00 : Les propos du chef du Hezbollah au Liban font craindre une guerre totale 

Le chef du Hezbollah libanais, Sayyed Hassan Nasrallah, s'adresse à ses partisans à travers un écran lors d'une cérémonie marquant le quatrième anniversaire de l'assassinat du général Qassem Soleimani, haut commandant militaire iranien, lors d'une attaque américaine, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 3 janvier 2024.
Le chef du Hezbollah libanais, Sayyed Hassan Nasrallah, s’adresse à ses partisans à travers un écran lors d’une cérémonie marquant le quatrième anniversaire de l’assassinat du général Qassem Soleimani, haut commandant militaire iranien, lors d’une attaque américaine, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 3 janvier 2024. REUTERS – MOHAMED AZAKIR

Lors d’une allocution très attendue mercredi 3 janvier, le secrétaire général du Hezbollah a assuré que l’élimination du numéro deux du Hamas, Saleh el-Arouri, lors d’un raid aérien – probablement israélien – mardi soir, « ne restera pas impuni ».

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