Alors que le nombre de morts dans chaque camp continue de monter dans cette guerre entre Israël et le Hamas, la situation humanitaire dans la bande de Gaza, est très compliquée : les bombardements israéliens, déplacement de populations du nord vers le sud, l’eau et la nourriture manquent pour les 2,4 millions d’habitants privés aussi d’électricité, après le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre.
Les multiples appels de la communauté internationale à l’établissement d’un corridor humanitaire ont reçu un écho positif mercredi 18 octobre.
Dans la nuit du 18 au 19, l’Égypte a confirmé l’ouverture d’un chemin pour apporter de l’aide à Gaza. « Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le président américain Joe Biden se sont mis d’accord sur l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza via le terminal de Rafah, de manière durable », a affirmé le porte-parole de la présidence, Ahmed Fahmy, dans un communiqué qui ne précise toutefois pas de date précise.
Plus tôt dans la journée, le président américain avait annoncé depuis Israël que l’État hébreu a approuvé l’entrée d’une aide dans la bande de Gaza « au plus vite ». Israël avait confirmé dans la foulée. Le pays « n’empêchera pas l’aide humanitaire depuis l’Égypte tant qu’il s’agit de nourriture, d’eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza », a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Le même bureau a tout de même prévenu : « Tout approvisionnement qui arrivera au Hamas sera neutralisé. »
« Si le Hamas s’en saisit, alors ce sera fini »
L’aide humanitaire doit passer par le poste-frontière de Rafah, entre l’Égypte et la bande de Gaza. À ce point de passage, des dizaines de camions remplis d’aide internationale patientent depuis plusieurs jours, et pour cause : le passage y est impossible depuis plusieurs jours, en raison « des bombardements israéliens » selon le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.
De passage en Allemagne pour une courte escale après sa visite en Israël, Joe Biden a délivré plus d’informations à propos de cette aide humanitaire, dans la soirée du 18 octobre. Celle-ci ne devrait pouvoir être acheminée vers Gaza qu’à partir du vendredi 20 octobre, des travaux étant nécessaires sur la route. Par ailleurs, s’il a salué son homologue Abdel Fattah al-Sissi, « totalement coopératif » et méritant « beaucoup de reconnaissance » pour son action, le président américain a repris l’avertissement israélien à propos de cette aide humanitaire : « Si le Hamas (s’en) saisit ou ne la laisse pas passer (…), alors ce sera fini. »
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Selon Joe Biden – s’exprimant avant le communiqué de la présidence égyptienne –, Le Caire accepte de « laisser jusqu’à 20 camions traverser » la frontière pour acheminer de l’aide à Gaza. Un nombre susceptible d’augmenter plus tard, mais qui reste insuffisant aux yeux des Nations unies (ONU). Martin Griffiths, coordinateur de l’ONU pour les Affaires humanitaires, l’a rappelé sur la chaîne CNN : « Nous devons commencer avec un nombre important de camions et nous devons atteindre 100 camions par jour, c’était autrefois le cas du programme d’aide à Gaza. »