Un « accord de paix » pour une « cessation des hostilités » en Éthiopie a été signé ce mercredi à Pretoria en Afrique du Sud, entre le gouvernement fédéral et les autorités du Tigré. Cet accord a été obtenu après une semaine d’âpres négociations sous l’égide de l’Union africaine. Il reste aujourd’hui à le mettre en œuvre.
Un « accord de paix » inattendu a donc été signé dans l’après-midi de ce 2 novembre, à 48 heures de la commémoration des deux ans de guerre dans le Tigré. Une guerre qui continuait sur le terrain jusqu’à ces dernières heures et qu’il va s’agir maintenant d’arrêter. Ce sera le défi des anciens belligérants. « Ce n’est pas la fin du processus de paix, mais son début », a ainsi déclaré le médiateur de l’Union africaine, le Nigérian Olusegun Obansajo.
C’est aussi ce qu’a rappelé le chef de la délégation tigréenne Getachew Reda. « Seule notre détermination collective empêchera les perturbateurs, y compris dans nos propres rangs, de détruire la paix », a-t-il affirmé, dans un discours improvisé plutôt prudent, mais saluant tout de même ses « frères d’Addis-Abeba ». Quant au représentant du gouvernement éthiopien, Redwan Hussein, lisant un texte, il a promis « le respect de la lettre et de l’esprit » de l’accord de paix, tout en demandant du soutien pour reconstruire le pays, étant donné que « le niveau de destruction est massif ».
Tous deux, le ministre et le représentant tigréen, ont d’une même voix promis de « mettre le conflit derrière eux ». Après quoi, dans un silence solennel, les délégués ont signé le texte commun qui, espèrent-ils, doit marquer le début d’une nouvelle époque.
Un texte de huit pages
En fait d’« accord de paix », le texte signé mercredi est surtout un cessez-le-feu affirmant que « les armes se taisent » et que la propagande cesse. Précédé d’une « Déclaration commune », il détaille une entente sur la fin de l’option militaire, accompagné d’une feuille de route politique.
Sur huit pages sont proposés de grands chapitres devant être mis en œuvre concrètement : la sauvegarde de « la souveraineté et de l’intégrité territoriale » de l’Éthiopie, le respect de sa Constitution et l’unité de son armée nationale. Un « programme de désarmement et de démobilisation » des forces tigréennes est annoncé, en prenant en compte, cela dit, « la situation sécuritaire sur le terrain », dit le texte. Il annonce enfin un accès humanitaire aux populations dans le besoin.
Politiquement, il évoque des « mesures de transition » pour « le retour à l’ordre constitutionnel » dans le Tigré, un cadre de règlement des litiges et une justice transitionnelle. Les services publics doivent être rétablis et les infrastructures réparées, disent les signataires, qui demandent dans leur déclaration commune « le soutien » de la population pour « une implémentation souple » de ce « nouveau chapitre » de « l’histoire du pays ».