Des frappes intenses venues du nord, de l’est et du sud ont visé la capitale dans la nuit de lundi à mardi. Kiev affirme avoir abattu 18 missiles, dont six missiles hypersoniques Kinjal, réputés jusqu’à présent indestructibles par Moscou. Plus d’un an après le début de l’invasion russe, les habitants eux ont dû apprendre à gérer cette menace quotidienne.
Nous sommes en plein cœur de Kiev. Après une nuit d’alerte aérienne et d’explosions suite à une nouvelle attaque de missiles et drones russe contre la capitale entre lundi 15 et mardi 16 mai, les habitants accusent le coup. Certains continuent d’utiliser le métro comme abri anti-aérien, d’autres leurs caves, d’autres enfin ne font plus cas des alertes et misent sur l’efficacité de la défense anti-aérienne ukrainienne pour leur sécurité. « J’ai passé du temps avec ma famille dans l’abri anti-aérien, témoigne Igor. Dès le début des attaques, nous descendons au bunker et y passons généralement le temps de l’alerte. »
« C’est très désagréable, stressant, confie Olha. Quand nous marchons dans la rue et que j’entends ce « boum », je pense que c’est un pavé, une voiture, mais je ne sais pas, je ne sais pas ce que c’est, je me dis que ça peut arriver d’une minute à l’autre. »
« Cette nuit-là, j’ai vu et observé nos forces de défense aérienne abattre ces missiles, explique Viatcheslav. C’était très bruyant, très lumineux. Je ne suis pas allé au bunker, mes amis et moi étions à la maison. (…) Les forces anti-aériennes ont bien fonctionné. C’est très agréable de savoir que nous sommes protégés, même de missiles tels que le Kinjal (« poignard » en russe). Tout le monde disait que c’était un missile que personne ne pouvait abattre. Eh bien, vous voyez, l’Ukraine survivra à tout. »
Des missiles Kinjal, jugés indestructibles, interceptés
Comme Igor, Olha et Viatcheslav à Kiev, chaque jour, quelque part en Ukraine, des millions de personnes attendent avec anxiété la fin des alertes aériennes. Seule lueur d’espoir : depuis mardi matin, les systèmes de défense anti-aérienne donnés par l’Occident semblent enfin fonctionner contre les missiles supersoniques Kinjal. Malgré les attaques répétées, pour les Ukrainiens, ceci une mince assurance que leur ciel est peut-être devenu peu plus sûr.
« Il est clair que la capitale a toujours été et est une cible prioritaire pour l’ennemi, car elle abrite d’importantes installations de l’État, d’importantes infrastructures, et qu’il y a là un certain symbolisme, souligne le porte-parole de l’armée de l’air Yuriy Ihnat. Il est clair qu’ils veulent frapper le cœur du pays et ainsi maintenir en tension toute la nation ukrainienne. Mais aujourd’hui, nous avons repoussé une autre attaque aérienne, caractérisée par les Kinjal, qui ont été utilisés en grand nombre et qui ont certainement tous été abattus. »
Kiev a affirmé avoir abattu 18 missiles dont six missiles hypersoniques Kinjal, réputés jusqu’à présent indestructibles par Moscou. Des déclarations démenties par Moscou, qui affirme que le nombre d’interceptions de ces missiles est largement surestimé par Kiev. L’Ukraine avait annoncé pour la première fois avoir abattu un missile russe Kinjal début mai, grâce au puissant système antiaérien américain Patriot, livré à Kiev courant avril.