À l’approche du premier anniversaire de l’invasion de leur pays, les Ukrainiens redoutent une nouvelle offensive russe majeure. Moscou pourrait vouloir attaquer avant l’arrivée sur le front des livraisons occidentales d’armement. Dans le Donbass, les combats sont extrêmement violents pour la prise de Bakhmout. Dans le sud, à Odessa, loin du front, la situation est plus calme, même si la ville portuaire est régulièrement visée par des missiles ou des drones Shahid, comme le vendredi 10 février.
Des familles déjeunent tranquillement dans un restaurant. À Odessa, la guerre semble bien lointaine. Tout en sirotant un latte au caramel, Anastasia Kovalevska-Slavova, professeur de philologie, consulte sur son téléphone les dernières nouvelles du front. Son ami s’y bat en ce moment. Elle garde le moral.
« Confiance »
« J’ai tellement confiance en nos forces armées, que je dors en pyjama, alors que les premiers mois, je dormais toute habillée et même chaussée. Alors que là, j’ai entièrement confiance », lance-t-elle.
Volodymyr Dugin, réserviste dans la défense territoriale est plus inquiet. Il a récemment assisté aux funérailles de l’un de ses formateurs militaires, tué près de Kherson. « L’armée russe va probablement lancer une grande offensive. Bien sûr, nous croyons en la victoire, mais ce sera à quel prix ? On aimerait que le matériel promis arrive le plus rapidement possible, parce qu’en face, ils sont vraiment plus nombreux », explique-t-il.
L’armée recrute toujours
L’armée ukrainienne continue, elle aussi, à recruter constate Peter Obukhov, député municipal. « Dans la ville, il y a des militaires qui remettent des convocations aux hommes et une partie de ces hommes n’ose plus sortir dans la rue. Ce processus de mobilisation s’est accentué, parce qu’il faut dire que la tactique russe qui consiste à envoyer des milliers de personnes à la boucherie, nous oblige aussi à renforcer nos rangs », déplore-t-il. Pour faire face au manque de soldats, la Rada ukrainienne a prolongé la loi martiale de trois mois.