« Israël transforme Gaza en enfer sur Terre perpétuel. Le traumatisme hantera des générations entières », a lancé le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi au nom des 22 pays du groupe arabe. « Le droit à l’autodéfense n’est pas un permis de tuer dans l’impunité, une punition collective n’est pas de l’autodéfense, c’est un crime de guerre », a-t-il déclaré.
Depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, plus de 7 000 personnes ont été tuées dans la bande Gaza pilonnée par Israël selon le ministère de la Santé du Hamas, et plus de 1 400 en Israël, essentiellement le jour de l’attaque du Hamas, d’après les autorités israéliennes.
« Pour arrêter cette folie, vous avez une chance de faire quelque chose, d’envoyer un signal important. Choisissez la justice, pas la vengeance », a lancé l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour devant les 193 États membres de l’ONU. « Ne ratez pas cette chance. Des vies en dépendent et toute vie est sacrée. S’il vous plaît, sauvez des vies, sauvez des vies, sauvez des vies. Votez pour notre projet de résolution », a-t-il plaidé, la voix serrée par l’émotion.
Alors que le Conseil de sécurité a exposé ses divisions en rejetant en moins de deux semaines quatre résolutions sur la guerre entre Israël et le Hamas, les pays arabes espèrent que l’Assemblée générale, où les rapports de force sont différents et où aucun pays n’a de droit de véto, puissent prendre position, même si ses résolutions ne sont pas contraignantes.
La Jordanie a fait circuler un projet de résolution encore en discussion, qui devrait être soumis au vote vendredi. Le texte, vu par l’AFP, est largement centré sur la situation humanitaire, appelant à un « cessez-le-feu immédiat » et un accès humanitaire « sans entrave » à la bande de Gaza. Il réclame également « à toutes les parties » de « protéger les civils », mais il ne mentionne pas les attaques du Hamas.
« Ceux qui ont rédigé la résolution disent se préoccupés de la paix, mais les meurtriers dépravés qui ont commencé cette guerre ne sont même pas mentionnés », a fustigé l’ambassadeur israélien Gilad Erdan. « Cette résolution est une insulte à votre intelligence, et sa place est dans les poubelles de l’Histoire », a-t-il déclaré.
Le ministre des Affaires étrangères iranien a, lui aussi, tenté de convaincre la communauté internationale de se prononcer pour un cessez-le-feu humanitaire à Gaza. Mais à la tribune, Hossein Amur Abdollahian a en fait surtout répondu à Antony Blinken, qui trois jours plus tôt avait adressé un message d’avertissement à Téhéran depuis le Conseil de sécurité. Le chef de la diplomatie américaine avait prévenu que Washington serait prêt à parer toute attaque contre son personnel au Moyen-Orient.
« Les États-Unis devraient cesser de soutenir le génocide à Gaza et en Palestine. Je dis franchement aux hommes d’État américains qui gèrent actuellement le génocide en Palestine, que nous ne souhaitons pas l’extension de la guerre dans la région. Mais si le génocide à Gaza continue, iIs ne seront pas épargnés par cet embrasement. C’est notre maison et l’Asie occidentale est notre région. Nous ne faisons aucun compromis avec aucun pays. Et nous n’avons aucune réserve en ce qui concerne notre sécurité. Le génocide à Gaza doit cesser immédiatement. Le déplacement forcé de la population de Gaza doit cesser immédiatement. »