Haut-Karabakh: l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’engagent à «ne pas recourir à la force»

Lors d’un sommet à Sotchi, en présence du président russe Vladimir Poutine, les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan ont adopté une déclaration commune, ce lundi 31 octobre. Erevan et Bakou se sont engagés à « ne pas recourir à la force » pour trouver une solution à leur conflit autour du Haut-Karabakh.

Attachée à son rôle de médiatrice dans l’épineux dossier de l’enclave du Haut-Karabakh, la Russie a réuni sur son sol, ce lundi à Sotchi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

Et ces derniers, à l’issue du sommet, se sont engagés à « ne pas recourir à la force », et « à régler tous les litiges uniquement sur la base de la reconnaissance de la souveraineté mutuelle et de l’intégration territoriale ».

Ils ont par ailleurs souligné « l’importance des préparatifs actifs à la conclusion d’un accord de la paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie afin d’assurer une paix durable et à long terme dans la région ».

M. Poutine, à l’issue du sommet avec les deux chefs d’État et de gouvernement, a déclaré : « De notre avis commun, c’était une rencontre très utile qui a créé une très bonne ambiance pour d’éventuels futurs accords. »

« Pour sa part », sur le Haut-Karabakh, « la Russie fera tout pour trouver un règlement définitif et exhaustif » du conflit, a ajouté le président russe, pour qui « il est dans l’intérêt de tous de normaliser les relations ».

 

« Processus de normalisation »

Ce sommet se tenait un mois après des affrontements frontaliers qui ont fait 286 morts, plus lourd bilan depuis la guerre en 2020 pour le contrôle de l’enclave, disputée entre les deux ex-républiques soviétiques.

La guerre avait fait plus de 6 500 morts et s’était conclue par une déroute arménienne. Des affrontements sporadiques ont continué d’éclater, malgré la présence militaire russe, au Haut-Karabakh ou à la frontière.

La Russie tient à son rôle traditionnel d’arbitre dans cette région instable, et elle a pris l’initiative du sommet, d’autant plus que c’est elle qui avait négocié l’arrêt des hostilités entre les deux voisins à l’automne 2020.

Le président russe a d’abord rencontré M. Pachinian, qui a demandé le retrait azerbaïdjanais des zones du Haut-Karabakh où sont déployés les soldats des forces de la paix russes, et la libération des prisonniers de guerre.

Puis M. Poutine a reçu son homologue azerbaïdjanais, qui l’a remercié d’avoir donné un « élan au processus de normalisation ». Ilham Aliev, par le passé, a juré de repeupler le Karabakh avec des Azerbaïdjanais.

La région, majoritairement habitée par des Arméniens, échappe au contrôle de Bakou depuis une première guerre ayant fait près de 30 000 morts dans les années 1990, à l’époque de la dislocation de l’Union soviétique.

M. Pachinian avait dit samedi qu’il était prêt à prolonger la présence des 2 000 soldats russes pour une durée allant jusqu’à 20 ans. L’accord prévoyait leur déploiement pour cinq ans, avec prolongation automatique possible.

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