Irlande: victoire du «non» au référendum sur la place des femmes et la famille dans la Constitution

« Je pense qu’il est clair à ce stade que les amendements (…) ont été rejetés », a annoncé devant la presse le Premier ministre Leo Varadkar, dont le gouvernement de centre-droit avait proposé la réforme. « Il était de notre responsabilité de convaincre une majorité de personnes de voter « oui » et nous avons échoué à le faire », a-t-il ajouté, alors que les résultats du référendum, dont la formulation avait été très critiquée, n’ont pas été encore officiellement publiés.

C’est un coup dur pour le gouvernement qui a porté ce double référendum, qui visait deux objectifs : d’abord étendre la définition constitutionnelle de la famille, au-delà des relations basées sur le mariage, rapporte notre correspondante à Dublin, Clémence Pénard. Mais la plus grosse déception pour les associations féministes entre autres est le « non » au deuxième volet du référendum qui proposait de supprimer un article faisant référence aux « devoirs des femmes à la maison », et le reformuler pour reconnaître le rôle essentiel des aidants au sein des familles : qui s’occupent des parents âgés, des enfants handicapés…

Un « langage très démodé sur les femmes au sein du foyer »

Avant même la prise de parole du Premier ministre, plusieurs autres membres du gouvernement avaient d’ores et déjà concédé la défaite, le ministre à l’Égalité, Roderic O’Gorman, cité par le Irish Times, se disant déçu et regrettant que les gens n’aient « pas vu l’urgence en faveur du changement » de la Constitution.

Avant le vote, le Premier ministre Leo Varadkar avait estimé qu’une victoire du « non » ferait faire « un pas en arrière » au pays. « Cela enverrait à de nombreuses personnes le message qu’ils ne sont pas une famille selon notre Constitution », avait-il affirmé, tandis que serait maintenu « le langage très démodé sur les femmes au sein du foyer, et les devoirs des mères au sein du foyer ».

Pour beaucoup d’Irlandais, les nouvelles formulations choisies n’étaient tout simplement pas très claires, ce qui expliquerait la faible participation au double référendum, elle n’a pas dépassé les 50%, contrairement aux referendums sur l’assouplissement de l’avortement ou l’autorisation du mariage gay pour lesquels les Irlandais avaient alors largement voté !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *