Au Royaume-Uni, tous les yeux sont rivés vers l’Irlande du Nord qui attend ce mardi soir le président américain. Joe Biden vient célébrer les 25 ans de l’accord du Vendredi Saint qui a mis fin à trois décennies de conflit.
Des cocktails Molotov et des projectiles ont visé les forces de l’ordre ce lundi à Derry, la ville du Bloody Sunday. À l’origine de ces heurts, des républicains dissidents, hostiles à la domination britannique et désirant une Irlande unie. Aucune victime n’a été signalée.
Alors que l’Irlande du Nord attend Joe Biden à l’occasion du 25e anniversaire de l’accord du Vendredi saint, la police est sur les dents. Selon le MI5, le service des renseignements britanniques, un attentat est hautement probable pendant ces célébrations qui seraient pour certains groupes dissidents une bonne occasion de se faire entendre.
La police dit déjà avoir déjoué un complot terroriste. Elle se méfie tout particulièrement de la nouvelle IRA, la nouvelle Armée républicaine irlandaise, qui a revendiqué la tentative de meurtre d’un inspecteur en février dernier. Pour la venue du président américain dans la province, plus de 300 agents venus du reste du Royaume-Uni devraient être mobilisés. Mais selon un professeur de l’Université Queens de Belfast, spécialiste de l’IRA, le risque d’un retour à la violence de haut niveau reste faible.
Un passage jugé « discret »
À son arrivée à Belfast ce mardi, Joe Biden sera accueilli sur le tarmac par le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Les deux dirigeants se retrouveront le lendemain. Le président américain prononcera un discours à l’université d’Ulster qui vient d’ouvrir ses portes, rappelant le soutien des États-Unis dans la signature de l’accord de paix. Il quittera ensuite le Royaume-Uni pour la terre de ses ancêtres, la République d’Irlande, où il célèbrera les liens profonds et historiques entre les deux pays.
La cheffe du parti politique Sinn Fein, Michelle O’Neill regrette un passage « discret » dans la province britannique. Le président ne se rendra même pas à Stormont, le siège de l’Assemblée. Downing Street, de son côté, n’y voit pas un désaveu. Outre le contexte de menace terroriste, le président américain a un emploi du temps chargé, se rassure un ministre. Il n’ira pas non plus au couronnement de Charles III, le 6 mai prochain.