Alors que les tensions restent vives dans le nord du Kosovo, majoritairement serbe, des dizaines de jeunes Albanais ont protesté devant le pont de Mitrovica en lançant des slogans anti-Serbes.
À 24 ans, Fadil brandit un drapeau albanais : « Les Serbes peuvent dire et répéter ce qu’ils veulent – que « le Kosovo, c’est la Serbie et le cœur de la Serbie » – Le Kosovo, ce n’est pas la Serbie ! Le Kosovo est une République et un État indépendant reconnu par de nombreux États dans le monde. »
Comme la plupart des Kosovars albanais, ces manifestants accusent le président serbe d’être responsable des violences de ces derniers jours.
À 56 ans, Arjan est un vétéran de l’Armée de libération du Kosovo : « Le monde démocratique ne doit pas soutenir un criminel fasciste comme le président serbe, car c’est un héritier de Milosevic. Moi, j’ai fait la guerre du Kosovo, et je suis prêt me battre à nouveau à s’il le faut. »
De l’autre côté du pont protégé par la police kosovare et les carabinieri italiens, quelques Serbes assistent aux provocations albanaises, les bras croisés. C’est le cas de Milos, 44 ans : « Si eux sont prêts à la guerre, et ben nous, on est deux fois plus prêts. Si c’est possible, on aimerait éviter la guerre, mais si on doit, on se défendra. »
Les Occidentaux ont plusieurs fois condamné l’attitude des dirigeants kosovars et les tensions de ces derniers jours ont encore renforcé les divisions communautaires du Kosovo.