La Libye et la Turquie ont signé lundi 3 octobre un accord de prospection d’hydrocarbures dans les eaux libyennes, trois ans après avoir conclu un accord de délimitation maritime controversé qui avait suscité l’ire de l’Union européenne. Une haute délégation turque composée de plusieurs ministres s’est déplacée en visite officielle à Tripoli ce lundi. Les ambitions d’Ankara pour la prospection du pétrole et du gaz se confirment.
Selon le nouveau mémorandum d’entente entre les deux pays, ce sont des sociétés mixtes turco-libyennes qui travailleront sur la prospection d’hydrocarbures dans les eaux territoriales ainsi que sur le sol libyen. Déclaration faite par le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, lors d’un point de presse commun avec son homologue libyenne Najla al- Mangoush lundi, où il a défendu l’accord.
Pour le ministre des Affaires étrangères turc, le mémorandum se base sur le principe du gagnant-gagnant, signé entre deux pays souverains et pour leur intérêt commun : « Les autres pays n’ont pas le droit de s’immiscer dans ces affaires », a-t-il conclu.
Ce nouvel accord fait suite à celui de la délimitation maritime de 2019 qui a été contesté par le pouvoir de l’Est libyen, par la Grèce et par l’Union européenne. Il permettait à Ankara, qui ambitionne d’être le plus grand investisseur régional en Libye, de faire valoir des droits sur de vastes zones en méditerranée orientale.
Lundi, le Parlement libyen s’est à nouveau insurgé contre le récent mémorandum. La signature d’un gouvernement illégal est refusée, invalide et il n’engage en rien l’État libyen, a affirmé le chef du Parlement Aguila Saleh.
Le responsable turc a par ailleurs encouragé l’usage de la monnaie locale des deux pays pour leurs échanges commerciaux. Des échanges qui devraient atteindre les 4 milliards de dollars par an, selon Ankara.