La Russie dit avoir repoussé une tentative d’invasion venue d’Ukraine dans la région de Belgorod

C’est une dégradation nouvelle de la situation dans cette région frontalière de l’Ukraine, en face de Kharkiv. Deux personnes ont été blessées jeudi après la chute d’un drone sur une chaussée à Belgorod, capitale d’une région russe du même nom frontalière de l’Ukraine, a indiqué le gouverneur.

À Belgorod les abris anti-bombes sont prêts et leur localisation indiquée depuis plusieurs mois. Mais face aux drones, c’est plus compliqué. Un engin de ce type, dit le gouverneur de la région sur sa chaîne Telegram est tombé ce jeudi après-midi sur la chaussée. Deux blessés, dit-il, sont à déplorer, l’un qui souffre d’une commotion cérébrale, l’autre de contusions.

Les premiers témoignages sur place parlent d’un drone équipé avec du shrapnel qui aurait explosé en vol.

D’intenses bombardements ont aussi visé la ville de Shebekino

Cette chute de drone intervient quelques heures après que l’armée russe a affirmé avoir repoussé à l’aide de l’aviation et de l’artillerie une attaque d’envergure à la frontière par plusieurs dizaines de combattants venus d’Ukraine épaulés par des chars.

Toits des bâtiments du centre-ville en flammes, roquettes Grad sur l’antenne locale du ministère de l’Intérieur, électricité coupée, bus pour évacuer des civils, enfants et mères de famille d’abord. La ville de Shebekino, disent les autorités régionales, est sous le feu de bombardements « massifs » depuis mercredi 31 mai.

700 habitants, femmes et enfants, sont en cours d’évacuation pour des destinations encore inconnues. Shebekino est une ville de 40 000 habitants. Selon les témoignages à la télévision russe, plus rien ne fonctionne dans cette ville symbolique que tout le monde connaît en Russie, puisque c’est le siège d’une des fabriques de pâtes les moins chères et les mieux vendues. On en trouve dans tous les rayons des supermarchés.

Des véhicules détruits à la suite de ce qui aurait été le bombardement des forces ukrainiennes au cours du conflit russo-ukrainien dans la ville de Shebekino dans la région de Belgorod, en Russie, le 31 mai 2023.
Des véhicules détruits à la suite de ce qui aurait été le bombardement des forces ukrainiennes au cours du conflit russo-ukrainien dans la ville de Shebekino dans la région de Belgorod, en Russie, le 31 mai 2023. via REUTERS – GOVERNOR OF BELGOROD REGION

L’armée russe affirme, elle, avoir utilisé l’artillerie et l’aviation pour contrer trois attaques coordonnées de « saboteurs » : les mêmes que ceux qui avaient occupé une partie de la région de Belgorod, il y a 9 jours, et dont l’armée n’était venue à bout qu’après avoir placé la zone sous le régime « opération anti-terroriste » : le « corps de volontaires russes » et la légion « Liberté de Russie ».

Selon plusieurs chaînes Telegram, ces hommes se déplaçaient sur des véhicules blindés légers sous la couverture de tirs de chars et d’artillerie. Le premier bilan officiel de victimes civiles ne fait état que d’une poignée de blessés et aucun mort. Trente assaillants, selon le ministère russe de la Défense, ont été tués.

Rien n’est jamais revendiqué par l’Ukraine, mais Moscou la désigne comme responsable et coupable. Et quand certains veulent y voir une déstabilisation du territoire russe, à chaque fois Vladimir Poutine joue la distance, comme s’il ne s’agissait que de péripéties. Même la contre-offensive ukrainienne censée se profiler depuis des semaines ne semble pas le préoccuper. « Il a même intégré la possibilité de la perte de quelques territoires les prochains mois » dit une connaisseuse des arcanes du Kremlin. Le président russe pense toujours avoir le temps pour lui.

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