La Ville de Nîmes barre la route au fast-food dans le centre-ville : « il y en assez ! »

Pour la première fois, la Ville a usé de son droit afin d’acquérir un local rue Général-Perrier.

C’est une première à Nîmes ! La mairie vient d’user de son droit de préemption pour acquérir le droit au bail d’un local commercial sur son territoire. Objectif : empêcher l’installation d’une enseigne de restauration rapide, une de plus, en centre-ville.

Des bagels ? Non merci !

Le local ? C’est le 18 de la rue du Général-Perrier, qui accueillait jusque-là le magasin de chaussures Pink shoes. L’enseigne écartée ? Une franchise internationale spécialisée dans le bagel, ces sandwiches composés dans des petits pains en forme d’anneau. « On doit veiller à conserver des équilibres, en gardant les commerces dits traditionnels, explique Valentine Wolber, adjointe déléguée aux commerces et la redynamisation du centre-ville. Il y a déjà beaucoup d’établissements de restauration ou de commerces de bouche, et encore énormément de demandes en ce sens. En plus, on sait que quand un nouveau s’installe, ça fait souvent boule de neige…. Alors dès qu’on a eu l’info pour ces bagels, en début d’année, on est intervenu : sur une artère aussi importante que Général-Perrier, on a souhaité marquer le coup. » D’autant plus que la boutique en question se trouve à proximité immédiate de la Maison Carrée, candidate à une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

« C’est aussi un signal fort pour les commerçants : on est à leurs côtés, on ne laissera pas le centre-ville à la main des fast-foods, il y en assez !, poursuit l’élue. On n’hésitera pas à préempter à nouveau s’il le faut.« 

En acquérant le droit au bail du local (48 m²) pour un montant de 50 000 €, la Ville a aujourd’hui la main sur le profil du prochain commerce. Sur son site web nimes.fr, elle vient de faire paraître une annonce de vente de ce droit au bail (toujours 50 000 €, hors frais), en précisant les activités possibles : « Prêt à porter femmes, hommes, enfants et accessoires, lingerie, ouvrage de dame, bonneterie fine et accessoires, chaussures de sport ou traditionnelles femmes, vêtements de sport, surfwear, etc. »

« Ce magasin ne restera pas vide longtemps »

« Nous choisirons un projet de qualité, en cohérence avec la rue, ce sera une décision du maire », annonce Valentine Wolber. Mais n’existe-t-il pas le risque d’ajouter une nouvelle ligne à la liste des locaux commerciaux vacants ? « Non, je n’ai aucune inquiétude là-dessus, lance-t-elle. A cet emplacement, à un tarif raisonnable, ce magasin ne restera pas vide très longtemps. »

Un échec face à KFC, sur le Victor-Hugo

Malgré ses tentatives pour faire capoter le projet, la mairie n’a pas réussi à empêcher l’installation d’un KFC sur le boulevard Victor-Hugo, face au lycée Daudet, à deux pas des arènes. La Ville avait d’abord tenté de s’opposer aux travaux, avant de refuser « l’autorisation d’aménager » à l’entrepreneur qui porte le projet.

Sans succès : saisi à chaque épisode (cinq procédures au total), le tribunal administratif (TA) a jusque-là toujours donné raison aux privés, le propriétaire des murs ou le franchisé Ivan Roty (déjà à la tête des KFC en Ville Active, à Alès, aux Angles, Arles et Montpellier).

Après bientôt deux ans de batailles juridique, l’enseigne américaine spécialisée dans le poulet ouvrira ses portes en centre-ville dans les semaines qui viennent.

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