Deux jours après l’annonce de la reprise du village d’Andriivka – contredite par la Russie –, les autorités ukrainiennes ont annoncé ce dimanche la reconquête de la localité de Klichtchiïvka. Ce bourg situé au sud de Bakhmout, dans la région de Donetsk, et qui comptaient quelques centaines d’habitants avant l’invasion russe, avait été pris par les forces russes en janvier dernier.
« Klichtchiïvka : bravo ! », a applaudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son message vidéo quotidien, énumérant les unités qui ont pris part à l’opération. « Klichtchiïvka a été débarrassée des Russes », a abondé sur les réseaux sociaux Oleksandre Syrsky, commandant de l’armée de terre ukrainienne.
Ilia Ievlach, porte-parole des troupes ukrainiennes du front Est, a de son côté expliqué que la prise de Klichtchiïvka pouvait aider l’armée à encercler Bakhmout, prise en mai dernier par les forces russes après une des batailles les plus longues et sanglantes depuis l’invasion russe en février 2022. « Nous avons gagné là une tête de pont qui va nous permettre à l’avenir de continuer à mener des opérations offensives et à libérer notre terre », a dit Ilia Ievlach à la télévision ukrainienne.
« C’est avant tout le contrôle de routes logistiques qui permettent d’approvisionner Bakhmout. C’est (aussi) l’exposition des flancs, en particulier au sud, qui va nous permettre d’avancer plus efficacement en profondeur des rangs ennemis », a-t-il ajouté, alors que les forces ukrainiennes s’efforcent, à l’est comme au sud, de couper les lignes logistiques de l’armée russe qui relient le territoire russe à la Crimée, péninsule ukrainienne occupée depuis 2014. « La voie ferrée est très importante pour les Russes. Des combats acharnés ont lieu » pour son contrôle dans cette zone, a précisé le porte-parole des troupes ukrainiennes du front Est.
La contre-offensive « n’a pas échoué »
L’Ukraine a lancé une contre-offensive en juin pour reprendre les territoires occupés par la Russie, après avoir reçu des armements occidentaux et formé de nouveaux bataillons. Mais celle-ci s’est heurtée à de puissantes lignes de défense construites par les Russes, composées notamment de champs de mines et de pièges anti-chars.
La contre-offensive ukrainienne « n’a pas échoué », a cependant jugé le chef d’état-major américain, infirmant les analyses de certains observateurs. « Cette offensive, bien que lente, plus lente que prévue, est restée constante », a encore estimé le général Mark Milley dans une interview à CNN, assurant que les Ukrainiens disposaient encore « d’une importante force de frappe ». Le général a toutefois concédé qu’il « faudra beaucoup de temps » pour parvenir à l’objectif du président ukrainien Volodymyr Zelensky « de virer tous les Russes » du pays. Ces propos font écho à ceux tenus par le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg qui, dans une interview à un groupe de média allemand publiée ce dimanche, a prévenu qu’il fallait « se préparer à une longue guerre ».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera reçu jeudi à la Maison Blanche pour de nouvelles discussions avec le président Joe Biden sur le soutien à Kiev contre l’invasion russe. Ce déplacement intervient à l’heure où le Congrès américain débat d’une nouvelle enveloppe de 24 milliards de dollars d’aide militaire pour Kiev. Volodymyr Zelensky devrait d’ailleurs se rendre au Capitole pour y rencontrer le leadership républicain et démocrate.