Le G7 concurrencé par la Ligue arabe et le sommet de Xi’an

Le G7 doit faire face à la concurrence de deux autres sommets internationaux d’ampleur au même moment : celui de la Ligue arabe et le sommet de Xi’an. Le Groupe des 7 n’est plus aussi imposant qu’avant, traduction concrète du monde multipolaire dans lequel nous vivons.

Il est des jours où la Une de la presse internationale dit tout en un rapide coup d’œil. Lisez les manchettes des journaux du Moyen-Orient : partout, c’est la Ligue arabe qui domine, la fin éclatante de l’isolement international du président syrien Bachar el-Assad. Le G7, lui, est relégué dans les pages intérieures. Le Moyen-Orient, Arabie saoudite en tête, a choisi seul la réintégration diplomatique de la Syrie. Oubliés les interdits de l’Occident, qui ostracise un président syrien en raison de ses crimes de guerre.

Lisez maintenant la presse officielle chinoise. Le Global Times, par exemple. On y mentionne le G7 seulement à la marge pour vanter « le multilatéralisme sain et rafraîchissant de Xi Jinping avec les six dirigeants d’Asie centrale, face à la politique de caniveau déversée par le Groupe des 7 à Hiroshima ». Pékin a pris soin d’organiser son contre-sommet à la manière d’un billard à plusieurs bandes : l’économie du monde est aussi entre les mains de la Chine, de son projet mondial des « nouvelles routes de la soie », dont l’Asie centrale est l’un des maillons clés. Xi Jinping y dispute sans aucun scrupule l’influence de la Russie dans la région.

Schisme

Elle est bien finie cette époque où les réunions du G7 étaient attendues comme l’oracle de l’économie planétaire. Notre monde, encore difficile à cerner, fracturé par la guerre en Ukraine, n’est plus unipolaire depuis une vingtaine d’années. La prépondérance absolue des Américains n’est plus qu’un lointain souvenir.

Certains disent ce monde bientôt bipolaire, divisé entre les alliés de Washington et le cercle des amis de Pékin, en cours d’agrandissement. Un nouveau schisme de la communauté international où le bloc occidental, depuis le G7 en Allemagne, veut contrer la Chine sur les investissements industriels, dans les semi-conducteurs comme dans les énergies propres.

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