Au deuxième jour du sommet de l’Otan dans la capitale lituanienne Vilnius et près de 18 mois après le début de l’invasion russe, les membres du G7 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon) ont présenté un plan pour la sécurité de l’Ukraine. Il s’agit de l’aider à faire face à l’offensive russe actuelle et de dissuader la Russie de toute « future attaque armée » contre son voisin.
Cette annonce, qui a provoqué la colère de Moscou, a été qualifiée de « victoire importante pour la sécurité de l’Ukraine » par Volodymyr Zelensky. Mais il a pris soin de rappeler que « la meilleure garantie pour l’Ukraine est d’être dans l’Otan », après avoir ouvertement reproché la veille aux dirigeants de l’Alliance de ne pas avoir fixé de calendrier pour l’intégration de son pays à cette organisation après la fin de la guerre.
« L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan »
« L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan », a assuré le président américain Joe Biden. Mais, en attendant, « nous allons aider (les Ukrainiens) à bâtir de fortes capacités défensives sur terre, sur mer et dans les airs », a-t-il dit, avant de louer le courage de ce pays, un exemple « pour le monde entier ».
La déclaration du G7 constitue un cadre en vue de la conclusion ultérieure d’accords bilatéraux entre ses États membres et Kiev détaillant les armes qu’ils fourniront. Huit autres pays se sont joints à cette initiative : l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l’Islande, la Norvège, le Danemark, la Pologne et la République tchèque.
« Nous devons nous assurer que, quand la guerre se terminera, il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l’Ukraine afin que l’histoire ne se répète pas », a aussi fait valoir le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, avant la première réunion du « Conseil Ukraine-Otan » avec Volodymyr Zelensky. « Aujourd’hui, nous nous rencontrons en tant qu’égaux et j’attends avec impatience le jour où nous nous rencontrerons en tant qu’alliés », a poursuivi le Norvégien, qui vient d’être reconduit pour un an à la tête de cette organisation.
Volodymyr Zelensky a passé la deuxième journée du sommet de l’OTAN à remercier ses partenaires pour leur soutien lors de multiples réunions bilatérale. Il a notamment rencontré les Premiers ministres britannique et canadien, le chancelier allemand ou le chef de l’État français, Emmanuel Macron. « Je pense qu’il est légitime de la part du président ukrainien d’être exigent avec nous parce qu’il se bat sur le terrain et qu’il défend l’intégrité de son territoire et la souveraineté de son peuple », a notamment déclaré le président français.
Un processus raccourci
La veille, au premier jour du sommet, les dirigeants se sont engagés à raccourcir le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l’Otan. « Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsque les Alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies », prévoit le communiqué final. Pour Volodymyr Zelensky, ces conditions sont « liées à la sécurité » : « Nous comprenons que l’Ukraine ne peut pas devenir membre tant que la guerre se poursuit ». Il s’est dit « confiant » quant à une adhésion « après la guerre ».
Le communiqué final du sommet de Vilnius ne va pas beaucoup plus loin que l’engagement formulé en 2008 au sujet d’une future intégration de l’Ukraine. Les États-Unis, qui sont la première puissance militaire, s’inquiètent d’être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie. Volodymyr Zelensky a eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants, dont Joe Biden, qui plaide pour un modèle similaire à celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s’est engagé à fournir une aide militaire substantielle dans la durée.