En septembre et octobre 2019, les tempêtes Faxai puis Hagibis et leurs rafales jusqu’à 260 km/h avaient occasionné des dégâts considérables, des inondations catastrophiques, par exemple. Alors que tout le monde s’en souvient à Tokyo, l’inquiétude est de mise avant l’arrivée attendue du typhon Lan, rapporte notre correspondant à Tokyo, Bruno Duval.
« Je vais aller au centre d’hébergement d’urgence aménagé dans le gymnase de l’école du quartier. J’y serai plus en sécurité que toute seule, à la maison », explique une Japonaise. « Si les trains à grande vitesse sont à l’arrêt, comment je vais rentrer chez moi, à Nagoya, après le boulot ? Et je vais dormir où ? C’est la haute saison : tous les hôtels affichent complet », s’indigne un habitant.
« J’ai fait des provisions de pain, de riz, de nouilles instantanées, de barres de céréales énergétiques, etc. De quoi manger pendant trois jours au cas où je ne pourrais pas sortir de chez moi », explique un autre. « Si jamais l’eau venait à être coupée, j’ai rempli ma baignoire et plusieurs seaux à ras bord », résume quelqu-un, avant d’être suivi par une dame expliquant : « Ma hantise, c’est une coupure générale d’électricité. Vivre sans climatiseur ni ventilateurs alors qu’il fait 40° à l’ombre, ce serait l’enfer. »
Car il y a quatre ans, plus de 450 000 foyers avaient été privés d’électricité. Et il avait fallu douze jours pour rétablir le courant dans l’ensemble de la région.
Le typhon Lan devrait toucher terre mardi 15 août sur l’île principale de Honshu, apportant de fortes pluies et de violentes rafales, selon l’Agence météorologique japonaise. Certaines zones pourraient recevoir jusqu’à 50 centimètres de pluie en 24 heures jusqu’à 6 heures mardi (21 heures TU lundi 14 août), suivies par d’autres précipitations à mesure que le typhon traverse le pays, a indiqué l’agence.
Des nombreux typhons dans la région frappant le Japon, les Corées et la Chine
Les craintes interviennent alors que la région du Pacifique est en proie à de nombreux phénomènes extrêmes ces derniers mois.
En Chine, le bilan des pluies diluviennes qui s’abattent sur le nord de la Chine depuis le 31 juillet, provoquant de graves inondations, s’est encore alourdi vendredi 11 août, s’élevant à au moins 78 morts. Ces intempéries exceptionnelles sont la conséquence du typhon Doksuri, rétrogradé en tempête après avoir frappé les Philippines voisines, qui a balayé le nord de la Chine. La capitale Pékin a ainsi enregistré autour du 1er août ses plus importantes précipitations depuis 140 ans.
Mais, après avoir frappé le Japon, déjà, puis la péninsule coréenne, la tempête tropicale Khanun s’approche de la République populaire de Chine, qui s’attend en plus de fortes pluies ce week-end.
Lors de son passage en Corée du Sud, les autorités ont dû évacuer des dizaines de milliers de personnes qui campaient à un rassemblement mondial de scouts, lui-même déjà frappé par une vague de chaleur. Mercredi, environ 16 000 foyers étaient privés d’électricité en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur l’île de Kyushu, la plus méridionale du Japon.
La tempête Khanun a également atteint la Corée du Nord tôt vendredi 11 août. Les Nord-Coréens ont été sommés de protéger à tout prix les effigies de la dynastie Kim, alors que les catastrophes naturelles ont généralement des conséquences plus importantes qu’ailleurs dans ce pays reclus et pauvre. Ses infrastructures sont fragiles et la déforestation de son territoire a créé un terrain propice aux inondations.