New York — Les prix du pétrole ont changé de direction mardi, terminant en légère hausse, à la veille d’une réunion de l’OPEP+ à l’issue incertaine et dans le contexte de tensions géopolitiques avec la Chine.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a grappillé 0,50% à 100,54 dollars ($). Plus tôt en séance, il perdait 0,76%..
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre a avancé de 0,59% à 94,42 dollars alors qu’il en gagnait autant quelques heures avant.
Les cours avaient fortement fléchi la veille en raison de la faiblesse des indices PMI manufacturiers de juillet dans le monde. Ils se sont redressés dans l’attente de la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix partenaires au sein de l’accord OPEP+, mercredi à Vienne, le siège du groupe.
Sur le papier, l’OPEP+ a mis un terme aux réductions de la production opérées en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 et de l’effondrement de la demande, «bien que de nombreux membres aient du mal à respecter leurs quotas totaux», notait Stephen Innes, analyste chez SPI..
«D’octobre 2021 à juin 2022, la production a été largement inférieure aux augmentations promises», poursuit-il.
La rencontre par visioconférence est entourée de beaucoup plus d’incertitudes que les réunions précédentes, l’alliance n’évoluant plus selon «une trajectoire préétablie», soulignait Craig Erlam, d’Oanda.
«La décision qui sera prise cette semaine nous dira à quel point le groupe est encore uni, à quel point il est déterminé à rééquilibrer le marché et si le président Biden a une quelconque influence sur le cartel», estime-t-il alors que le dirigeant américain s’est rendu au Moyen-Orient et a plaidé à Ryad pour une augmentation de la production saoudienne.
Mais selon John Kilduff d’Again Capital, «il y a des interrogations sur la capacité de l’Arabie Saoudite et des autres membres de l’OPEP à faire davantage». «Il n’est pas du tout sûr qu’ils en aient la capacité», a ajouté l’analyste.
Autre facteur qui contribuait au progrès des cours, «l’anxiété générale» à cause de la situation à Taïwan où la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi a atterri malgré les menaces de Pékin qui considère cette incursion comme une provocation.
«Cela dit, je soulignerais qu’en dehors du Moyen-Orient, un conflit est généralement baissier pour le pétrole, car cela pèse davantage sur la demande que sur l’offre», tempérait l’expert.
Enfin, autre argument en faveur d’une légère remontée des cours, les analystes prévoyaient une nouvelle ponction dans les stocks américains de pétrole brut dont les chiffres seront publiés par le département de l’Énergie mercredi.