Si la Turquie semble n’avoir joué jusqu’ici qu’un rôle marginal dans le conflit à Gaza, ses efforts diplomatiques ont eu pour effet de multiplier les contacts avec l’un de ses plus importants voisins : l’Iran.
Le régime iranien ne peut que se féliciter des discours de plus en plus virulents du président Erdogan contre l’État hébreu, qu’il qualifie d’« État terroriste ». Ankara, pour sa part, se satisfait de l’appui de Téhéran à son offre d’endosser un rôle d’État « garant » dans un règlement ultérieur du conflit israélo-palestinien.
Toutefois, cette apparente convergence de vues masque d’importantes divergences. La Turquie, aussi critique soit-elle de l’offensive israélienne, n’envisage pas de couper les ponts avec l’État hébreu, qu’elle a d’ailleurs été le premier pays musulman à reconnaître en 1949 et avec lequel les relations économiques ont toujours été denses malgré des périodes de fortes tensions.
De même, il n’est pas question d’une rupture avec l’Occident, auquel la Turquie reste arrimée malgré sa recherche permanente de partenariats concurrents. Enfin, même si Ankara a pris fait et cause pour le Hamas, il ne s’agit pas de fournir au groupe palestinien un soutien qui s’apparenterait à celui de l’Iran, en particulier un soutien militaire.