Le Qatar s’engage à investir 10 milliards d’euros dans l’économie française à l’horizon 2030

Emmanuel Macron a annoncé lors de ce dîner d’État que le Qatar allait investir 10 milliards d’euros d’ici 2030 dans des start-up et des fonds d’investissements. Le Qatar jusqu’ici, surtout présent en France dans le luxe, le sport, l’immobilier ou la finance, devrait cette fois investir dans de nouveaux secteurs.

Toujours lors de ce dîner d’État, au cours duquel étaient présents Kylian Mbappé, l’attaquant vedette du PSG, le PDG de LVMH Bernard Arnault ou l’ancien président Nicolas Sarkozy, l’émir a évoqué la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle (IA), le numérique, la santé et les industries de la culture.

Dans un document de travail consulté par RFI, l’Élysée cite le nom de plusieurs fonds d’investissements français. Ces 10 milliards d’euros d’investissement du Qatar devraient aussi profiter aux start-up tricolores. Une entreprise de l’aéronautique en discussion depuis le mois de juin avec le Qatar espère ainsi boucler l’entrée à son capital de l’émirat, en échange de quoi elle pourrait développer sur place son activité industrielle.

Les détails des investissements seront connus ce mercredi. Un forum économique présidé par les premiers français et qatariens se tient dans le très chic hôtel Peninsula en présence de 200 chefs d’entreprises.

Le Qatar, un allié encombrant présent dans des dossiers stratégiques

La France et le richissime émirat gazier entretiennent des liens anciens. Mais cette visite d’État de l’émir du Qatar Tamim Ben Hamad al-Thani intervient dans un moment particulier : le Qatar s’active comme médiateur pour une nouvelle trêve dans la bande de Gaza, assortie de libérations d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens, dont trois Franco-Israéliens. Souvent critiqué, parfois sulfureux, le Qatar est aussi un allié qui sait se montrer indispensable.

Un Qatargate au Parlement européen, avec des millions d’euros en liquide retrouvés lors de perquisitions chez des élus ; une enquête ouverte en France sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar ; des soupçons de corruption autour d’un émirat du Golfe qui est aussi régulièrement critiqué pour les liens qu’il entretient avec des mouvements considérés comme terroristes par l’Europe ou les États-Unis…

Géant gazier, richissime client des entreprises occidentales, le Qatar est un allié aussi courtisé qu’encombrant. Aussi encombrant qu’indispensable lorsque l’émirat déploie son savoir-faire diplomatique, faisant office d’intermédiaire avec des acteurs jugés infréquentables (talibans afghans, Hamas palestinien, dont une partie de la direction réside à Doha…). Ce n’est pas un hasard si, cette semaine, la France déroule le tapis rouge à l’Émir du Qatar.

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