Le successeur de Boris Johnson sera annoncé le 5 septembre, à l’issue d’une campagne marathon durant laquelle le premier ministre britannique ne soutiendra aucun des 11 candidats en lice pour le remplacer à Downing Street.
Le dépôt des candidatures sera ouvert et clos ce mardi, et un premier tour pour commencer à éliminer les candidats est prévu dès mercredi, a annoncé lundi soir Graham Brady, président du comité 1922, groupe parlementaire conservateur chargé d’établir les règles du scrutin.
Un deuxième tour suivra jeudi, un troisième si nécessaire lundi prochain.
L’objectif est de n’avoir plus que deux candidats avant les vacances parlementaires qui commencent le 22 juillet.
Les candidats auront besoin d’au moins 20 parrainages pour que leur candidature soit acceptée, et à chaque tour du soutien du vote d’au moins 30 députés du parti.
Le vote final pour désigner le nouveau chef du parti conservateur, qui deviendra premier ministre, les conservateurs étant majoritaires à la Chambre, est ouvert uniquement aux adhérents du parti.
Boris Johnson a annoncé lundi qu’il ne soutiendrait aucun candidat, dans une course déjà brutale et qui pour certains ne devrait durer que quelques jours.
«Je ne voudrais pas nuire aux chances de qui que ce soit en offrant mon soutien», a déclaré M. Johnson lors de sa première apparition publique depuis sa démission fracassante jeudi dernier, provoqué par une mutinerie au sein de son gouvernement lassé des scandales et de ses mensonges.
M. Johnson, qui restera à Downing Street jusqu’à l’arrivée de son successeur, a aussi affirmé qu’il était «déterminé à poursuivre le mandat qui nous a été confié» et que le prochain chef du gouvernement aurait «un très bon programme à poursuivre».
Il s’est refusé à dire s’il se sentait trahi par les événements de la semaine dernière. «Je ne veux rien dire de plus sur tout ça», a-t-il ajouté lors de la visite d’un laboratoire.
Dans une course très ouverte, trois candidats ont déjà été annoncés: l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, suivi de Penny Mordaunt, secrétaire d’État au commerce international et de la ministre des Affaires étrangères Liz Truss.
Un sondage du site Conservative Home auprès de 842 adhérents, donnait un tiercé un peu différent, avec Penny Mordaunt en tête.
Dimanche soir, Liz Truss, 46 ans, s’était lancée dans la bataille, rejoignant Rishi Sunak, 42 ans, et Sajid Javid, ancien ministre de la Santé, 52 ans, dont les démissions la semaine dernière avaient lancé l’exode au sein du gouvernement.
Pressentie, la ministre de l’Intérieur Priti Patel n’avait pas précisé ses intentions lundi soir.
Parmi les poids lourds, figurent aussi Penny Mordaunt, 49 ans, et le tout nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi, 55 ans, déjà attaqué sur le fait qu’il ferait, selon des informations de presse, l’objet d’une enquête fiscale.
Estimant que l’on cherche à le «salir», il a promis de publier chaque année sa déclaration d’impôts, s’il devenait premier ministre.
En l’absence de favori évident, la course a commencé avec une surenchère d’attaques et de promesses vides, dans un pays en pleine crise du coût de la vie avec une inflation à 9,1%.
La plupart des candidats ont immédiatement mis au coeur de leur campagne, très ancrée à droite, des réductions d’impôts, sans expliquer comment les financer.
Liz Truss a promis de s’y atteler «dès le premier jour». Rishi Sunak, déjà violemment attaqué par les alliés de Boris Johnson qui l’accusent de trahison, a mis en garde à l’inverse contre «des contes de fées réconfortants sur le moment, mais qui aggraveront la situation de nos enfants demain».
Le parti travailliste, premier parti d’opposition, a calculé que les annonces conjuguées des candidats représentaient quelque 200 milliards de livres (309 milliards de dollars).
La chaîne de télévision Sky News a annoncé un débat entre les candidats le 18 juillet.