Le PSOE, le parti socialiste, qui dirige le pays avec une coalition de gauche tente de convaincre les indécis, c’est-à-dire environ 20% des électeurs. Mais les discours des différents partis ces derniers jours laissent l’image d’une fin de campagne délétère. Pedro Sanchez, le président du gouvernement sortant et tête de liste socialiste, sait que la mission est compliquée. En retard dans les sondages, il a donc décidé de changer de tactique avant la fin de la campagne électorale en adoptant un discours très offensif, dirigé exclusivement contre son principal adversaire, le conservateur Alberto Nunez Feijoo.
Il l’accuse notamment d’être un proche d’un certain Marcial Dorado, un narcotrafiquant et contrebandier galicien condamné à de multiples reprises. Si le candidat du Parti populaire (PP), a reconnu l’avoir rencontré plusieurs reprises, lorsqu’il dirigeait la région de Galice, il explique qu’il ne savait pas à l’époque qu’il s’agissait d’un narcotrafiquant.
Après cette attaque de Pedro Sanchez qui a fait les gros titres de la presse espagnole, Alberto Nunez Feijoo a contre-attaqué, accusant le candidat socialiste d’avoir pactisé avec les partis régionalistes pour l’organisation de référendums d’auto-détermination en Catalogne et au Pays Basque, des référendums qui seraient organisés si d’aventure Pedro Sanchez restait au pouvoir.
Ambiance à l’américaine au dernier meeting madrilène du PP
Ce jeudi soir, pour son dernier meeting électoral à Madrid, c’est dans une ambiance de campagne électorale à l’américaine qu’est arrivé le candidat du PP. Accompagné pour l’occasion du maire de Madrid et de la présidente de la région, l’égérie de la droite espagnole Isabel Diaz Ayuso, Alberto Nunez Feijoo s’en est à nouveau pris à Pedro Sanchez. Un menteur qui n’a pas respecté ses engagements et qui laisse une Espagne dans une situation économique critique et plus divisée que jamais, selon lui.
« Je propose un avenir. L’avenir, c’est le contraire du « Sanchisme ». Je vous propose un pays dans lequel on peut avoir confiance, un gouvernement en qui vous pourrez avoir confiance et un président en qui vous pourrez avoir confiance. Et si je vous mens, je ne vous demande pas seulement que vous me renvoyiez du gouvernement, si je vous mens, je vous demande de me renvoyer du parti », a-t-il lancé à la foule.
Alberto Nunez Feijoo joue la carte de la transparence. Après quatre mandats à la tête de la région de Galice, il veut offrir à l’Espagne un gouvernement qui va s’atteler à défaire ce que la coalition sortante, menée par les socialistes, a mis en place. « Je veux vous offrir le gouvernement espagnol, mais pas pour nous venger. Mais pour changer ce qui ne va pas et bien entendu abroger. Même si nous pensons qu’ils ne méritent pas de continuer, ou nous votons dimanche, ou ils resteront », a-t-il prévenu. Après ce discours, les quelque 5 000 personnes venues assister à ce meeting semblaient convaincues que la victoire leur tendait les bras, une victoire qui est annoncée depuis des semaines par presque tous les sondages.
De son, c’est à Getafe, dans la banlieue sud de Madrid, que le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, a terminé ce vendredi 21 juillet la campagne électorale avec un dernier meeting plein d’espoir. Le leader des socialistes croit en une remontada.
Le dernier meeting du chef de gouvernement socialiste Pedro Sanchez
Dans l’ensemble, cette campagne n’a pas su attirer des électeurs déjà mécontents du fait que ces élections soient organisées en plein été et pleine période congés. Aucun des principaux partis n’a su présenter son programme. Le PP n’a eu de cesse de critiquer l’exécutif sortant, tout comme Vox, le parti d’extrême droite, tandis qu’à gauche, c’est la menace d’une coalition entre les conservateurs du PP et Vox qui était brandie.
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« Alberto Nunez Feijoo a pour lui par une gestion impeccable dans la région de Galice »
À Madrid, Marcelo, 28 ans, ingénieur, est venu assister au dernier meeting dans la capitale d’Alberto Nunez Feijoo, avant un dernier round pour le candidat du Parti populaire (PP) qui s’est tenu à la Corogne, ce vendredi soir. Il est sûr que la victoire tend les bras aux conservateurs. « Tout d’abord, je pense au rêve qui s’est réveillée chez les gens à Madrid en si peu de temps et dans toute l’Espagne. Alberto Nunez Feijoo a pour lui par une gestion impeccable dans la région de Galice et une équipe pour le gouvernement qui, je crois, en arrivant à la Moncloa, le palais du gouvernement, va entreprendre un virage à 180º pour ce pays », dit-il. Si le parti n’obtient pas la majorité absolue, on évoque une coalition avec l’extrême droite de Vox. Cette hypothèse ne lui fait pas peur. « Je pense que toute décision prise en faveur des Espagnols sera la meilleure décision qui puisse être prise. Si la décision est donc de pactiser avec Vox pour pouvoir former un gouvernement et faire avancer le pays, il me semble que c’est la chose la plus juste », conclut-il.