Les résultats des législatives en Suède étaient si serrés qu’il a fallu attendre un comptage de quelques dizaines de milliers de voix pour obtenir un résultat dzéfinitif. Et le verdict est celui-ci : le bloc constitué par la droite et l’extrême droite a remporté, de très peu, la majorité.
Magdalena Andesson a donc annoncé ce mercredi lors d’une conférence de presse la défaite de sa coalition, et a, dans la foulée, déposée sa démission. La droite a « une petite majorité, mais néanmoins une majorité. (…) Je demanderai donc demain à être démise de mes fonctions de Première ministre et la responsabilité pour la suite sera confiée au président du Parlement », a-t-elle déclaré, à l’issue d’un scrutin extrêmement serré, mais « suffisamment clair pour tirer des conclusions », selon ses mots.
Première femme à diriger la Suède, Magdalena Andersson a également indiqué qu’elle souhaitait que le pays puisse se doter le plus rapidement possible d’un nouveau gouvernement pour faire face aux défis qui attendent le pays, comme la crise énergétique qui touche toute l’Europe.
Bascule historique
Comme convenu par la coalition de droite, c’est leur meneur, le conservateur Ulf Kristersson, qui doit obtenir le poste. Sa coalition a obtenu 176 sièges, dont 73 pour le parti d’extrême droite Démocrates de Suède (SD), contre 173 pour le bloc de gauche mené par la Première ministre sortante.
« Je vais m’atteler maintenant à la formation d’un nouveau gouvernement qui peut obtenir des résultats, un gouvernement pour tous les Suédois et tous les citoyens », a déclaré M. Kristersson à des journalistes. « Merci pour la confiance. Maintenant, nous allons remettre de l’ordre en Suède ! », a-t-il posté sur Facebook.
Cette victoire pourrait être synonyme d’une nouvelle ère politique pour la Suède, pays qui doit prendre la présidence tournante de l’Union européenne le 1er janvier prochain, et finaliser sa candidature historique à l’Otan, soutenue également par les droites.
Et c’est aussi un résultat historique pour ce pays, car jamais un gouvernement ne s’était appuyé sur ce camp de l’extrême droite, qui est devenu, avec 20,6% des voix, le deuxième parti du pays.
Toutefois, les autres partis de droite sont hésitants à faire entrer un membre des Démocrates au gouvernement. Le scénario le plus probable, selon les politologues, est que les SD, bien que plus gros parti des quatre, appuient seulement le gouvernement au Parlement, sans en faire directement partie.