C’est un premier échange de vive voix entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky depuis l’entrevue tendue à la Maison Blanche fin février. La conversation a duré une heure, le président ukrainien assurant que l’échange était « le plus fructueux » jusqu’à présent, la porte-parole de la Maison Blanche évoquant un appel « fantastique ».
Lisant un communiqué émis par le département d’État et la Maison Blanche, Karoline Leavitt a insisté sur le fait que Volodymyr Zelensky, accusé d’ingratitude par certains responsables américains, avait plusieurs fois « remercié » Donald Trump pour son action. « Je viens d’avoir un très bon appel avec le président de l’Ukraine Zelensky. Il a duré environ une heure. (…) Nous sommes sur la bonne voie », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Volodymyr Zelensky, qui veut à tout prix éviter d’être laissé à l’écart du dialogue entre les présidents russe et américain, a été « complètement informé » de la teneur du coup de fil entre Donald Trump et Vladimir Poutine, a assuré l’exécutif américain.
Discussions sur la défense antiaérienne
« Le président Zelensky a demandé des systèmes de défense antiaérienne (…) et le président Trump a accepté de travailler avec lui pour voir ce qui était disponible, notamment en Europe », a dit Karoline Leavitt. Elle a évoqué en particulier des systèmes Patriot, et a ajouté que « le partage de renseignements militaires pour la défense de l’Ukraine » allait « continuer ».
Donald Trump a aussi promis d’agir pour le rapatriement des enfants ukrainiens « enlevés » depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Le président américain suggère également que les États-Unis prennent « possession » des centrales nucléaires et électriques ukrainiennes, ce qui « constituerait la meilleure protection et le meilleur soutien possibles ».
En attendant, le président ukrainien a dit être prêt suspendre les attaques sur les infrastructures civiles et énergétiques en Russie, après l’engagement similaire pris par le président russe mardi. « L’une des premières étapes vers la fin de la guerre pourrait être de cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques et autres infrastructures civiles. J’ai soutenu cette mesure et l’Ukraine a confirmé que nous sommes prêts à la mettre en œuvre », a écrit Volodymyr Zelensky sur X.
Lors de sa conférence de presse en ligne dans la soirée, le président ukrainien assure que « c’est l’entretien le plus fructueux » qui a eu lieu jusqu’à présent entre les deux chefs d’État, rapporte notre correspondante à Kiev, Emmanuel Chaze. Zelensky a apporté des précisions sur certaines modalités d’implémentation d’un cessez-le-feu partiel, dont une liste d’infrastructures énergétiques et civiles à protéger qui devrait être présentée aux Américains, comprenant, en plus des centrales électriques, des infrastructures ferroviaires et portuaires.
Tout en disant ne pas vouloir trop entrer dans les détails sur les aspects techniques de la mise en place de ce cessez-le-feu, Zelensky s’est montré optimiste et dit n’avoir ressenti aucune pression de la part du président américain, en allusion aux interrogations qui subsistent sur certaines conditions que Moscou aimerait imposer à l’Ukraine notamment la cession de territoire.
Une trêve déjà violée
Néanmoins, 24 heures après l’annonce d’un cessez-le-feu sur les infrastructures énergétiques, chacune des parties affirme que l’autre a violé la trêve. La nuit dernière, la Russie a lancé de nouvelles frappes contre l’Ukraine, selon Kiev, entre autres contre des infrastructures électriques dans le sud du pays. Les Russes, eux, assurent qu’un terminal pétrolier a été visé par les Ukrainiens, provoquant un important incendie.
Pour l’heure, la seule application de l’accord de ce mardi 18 mars, ce sont les 372 prisonniers de guerre, qui ont bien été échangés, la plus importante opération de ce genre depuis le début de la guerre.