Les États-Unis veulent une mission de paix en Haïti, le Canada passe son tour

Au fond à gauche, le président Joe Biden regarde le chef du gouvernement canadien Justin Trudeau, au premier plan, lors d'une réunion du G7 en Allemagne, en juin 2022 (photo d'illustration).
Au fond à gauche, le président Joe Biden regarde le chef du gouvernement canadien Justin Trudeau, au premier plan, lors d’une réunion du G7 en Allemagne, en juin 2022 (photo d’illustration). AP – Susan Walsh

Même si Washington le souhaite, il ne faudra pas compter sur le Canada pour mener une mission de paix en Haïti. La perle des Antilles fait face à une triple crise : sanitaire, humanitaire et sécuritaire, et le Canada a des liens forts avec le pays. Mais l’armée canadienne manque de bras et est déjà engagée en Europe.

Pour le chef d’état-major de la défense canadienne, les forces armées n’ont pas la capacité de mener une mission de paix en Haïti. Le général Wayne Eyre estime que l’armée du Canada est déjà bien occupée, avec son soutien à l’Ukraine et l’Otan.

Sept cents soldats sont déployés en Lettonie pour aider à défendre l’Europe de l’Est en cas d’attaques russes, et donc pour l’armée, une intervention en Haïti serait difficile à mettre sur pied. D’autant que l’armée canadienne est en déficit de 16 000 militaires.

Pourtant, Haïti et les Nations unies demandent depuis des mois une force internationale pour appuyer la police haïtienne contre les gangs armés. Et le Canada était pressé par Washington pour prendre les commandes de cette force.

Mais le Canada répète depuis plusieurs mois que ce n’est pas le choix qu’ils envisagent. Justin Trudeau privilégie une solution qui vient des Haïtiens eux-mêmes.

Il n’empêche, il s’implique. Ces derniers mois, le Canada a envoyé des véhicules blindés commandés par Haïti pour mieux équiper la police. Et en février, un avion de patrouille qui survole Port-au-Prince pour recueillir de l’info sur l’activité des groupes criminels.

Des groupes surveillés, mais toujours aussi actifs. Le nombre d’homicides en Haïti a doublé en trois ans, et celui des enlèvements a frôlé les 1 400 l’an dernier, près de 20 fois plus qu’en 2019.

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