Qui va gouverner l’Espagne les quatre prochaines années ? Personne ne le sait, et surtout, il y a une forte probabilité que le pays ait besoin de retourner aux urnes si le blocage se maintient, et si ni le socialiste Pedro Sanchez ni le conservateur Alberto Feijoo n’ont la capacité de former une majorité.
Il y a une certaine lassitude parmi l’électorat, qui exige que la classe politique se mette d’accord, et établisse les alliances nécessaires pour y parvenir. Juan Manuel, enseignant, exprime ce ras-le-bol : « Les citoyens ont voté, le peuple a voté, et maintenant la gouvernabilité est entre les mains des hommes politiques. C’est à eux de se mettre d’accord, en espérant qu’on en finisse avec la domination des deux grands partis. »
Pour que les hommes politiques s’entendent, ce ne sera pas partie facile. D’un côté, aucun parti minoritaire ne veut faire alliance avec la droite et l’extrême droite. De l’autre, les séparatistes radicaux catalans de Junts se montrent intransigeants pour renouveler le mandat du socialiste Pedro Sanchez.
L’analyste Ana Maria Girauta dit qu’il faut prendre en compte la diversité espagnole : « Une des leçons que nous recevons tous, c’est celle de vivre ensemble, avec les minorités, les intégrer et faire en sorte qu’elles soient partie prenante du jeu politique. »
Une fois que le nouveau Parlement sera constitué, jeudi, le roi Philippe VI aura la lourde charge d’appeler les dirigeants politiques dans le but de former un exécutif. S’il n’y parvient pas, les Espagnols devront repartir aux urnes en décembre.