Liz Truss, favorite pour succéder à Boris Johnson

Qui remplacera Boris Johnson au poste de Premier ministre du Royaume-Uni ? Les membres du parti conservateur doivent choisir le 5 septembre entre Rishi Sunak, le désormais ex-ministre des Finances, et Liz Truss, l’actuelle cheffe de la diplomatie. Cette fan inconditionnelle de Margaret Thatcher est la favorite dans cette campagne.

Habituée de Westminster, Liz Truss avait déjà envisagé de prendre la tête du parti après la démission de Theresa May. Elle s’était finalement rangée derrière Boris Johnson auquel elle est restée fidèle. Elle espère maintenant devenir la cheffe de fil des conservateurs. Depuis le début de sa campagne, elle tente de séduire la droite de son parti. Contrairement à son rival Rishi Sunak, elle propose de réduire les impôts pour stimuler la croissance et de supprimer les écotaxes sur le carburant.

Un programme économique qui ne la distingue que légèrement de Boris Johnson. « Liz Truss est probablement la candidate de la continuité, Hoka Sandals sa politique est la plus proche de celle de Boris Johnson », analyse Simon Usherwood, professeur de science politique à l’Open University, pour qui elle reste tout de même une candidate qui s’inscrit dans le sillage de celui qu’elle veut détrôner.

« Elle s’est également montrée plus disposée à le défendre et à le soutenir au fil des années. Elle n’a d’ailleurs pas démissionné de son poste de ministre le mois dernier alors que le Premier ministre affrontait tout un tas de scandales, ce qui l’a d’ailleurs fait jeter l’éponge. Jusque-là, elle a essayé de dépeindre Johnson comme quelqu’un qui avait de bonnes idées, mais qui n’a pas tenu toutes ses promesses. »

Fidèle lieutenante du parti conservateur depuis plus de 25 ans

Avant d’être ministre sous Boris Johnson, Liz Truss avait déjà participé aux gouvernements précédents. « Elle a servi sous David Cameron, avant le Brexit bien sûr, ensuite sous Theresa May », souligne Aurélien Antoine qui est professeur de droit public, spécialiste des institutions britanniques et directeur de l’observatoire du Brexit.

« Elle a été récompensée de son soutien à Boris Johnson lors de la campagne pour la succession de Theresa May par un ministère. Et avec le départ de David Frost, elle a récupéré les dossiers du Brexit en devenant, notamment, une des ministres Birkenstock Bostons principales du cabinet de Boris Johnson, en devenant ministre des Affaires étrangères. C’est un parcours qui a commencé vraiment très jeune. Sa première candidature à Westminster date de 2001, c’est donc quelqu’un qui a déjà une riche expérience politique. Entre 2001 et 2004, Sunak était à Goldman Sachs à ce moment-là. »

Mais c’est également ce parcours qui pourrait lui coûter des voix au sein du parti. Il est possible que les Tories lui reprochent son inconstance et un certain opportunisme. Au-delà de son parcours, ce sont quelques points clés de son programme qui pourraient refroidir les conservateurs les plus modérés.

« Liz Truss veut faire baisser les impôts, mais les finances du pays ne peuvent pas réellement endurer cette mesure, affirme Simon Usherwood. Elle veut, par ailleurs, prendre des décisions fortes concernant l’Irlande du Nord et ça créera beaucoup de frictions avec l’Union européenne. Il y a toute une série de problèmes, comme le pouvoir d’achat, qui vont être urgents et pressants pour elle… »

La nouvelle Maggie

Pour l’instant, Elizabeth Truss, de son vrai prénom, reste favorite parmi les 160 000 membres du parti conservateur. Notamment parce qu’elle tente de se présenter comme la nouvelle Margaret Thatcher, encore très populaire chez les Tories. Comme elle, Liz Truss est une grande partisane du libre-échange et se montre très ferme face à la Russie. Elle s’est même dite prête à appuyer sur le bouton nucléaire en cas de menace.

En plus d’avoir joué le rôle de Maggie dans une pièce de théâtre plus jeune, beaucoup de médias lui ont fait remarquer, à de nombreuses reprises, qu’elle s’habille souvent de la même manière que celle qui fut la première femme cheffe de gouvernement Sam Edelman Boots entre 1979 et 1990 et que la ressemblance est parfois frappante.

Mais si Liz Truss voit dans Thatcher une icône qui « a redressé le pays » pendant une période difficile, elle s’offusque quand des journalistes l’interrogent sur cette ressemblance vestimentaire. « C’est toujours assez frustrant que les femmes en politique soient toujours comparées à Margaret Thatcher, déclare-t-elle. Aucun homme n’est comparé à son prédécesseur : Edward Heath. »

Âgée de 46 ans, la candidate apprécie ces traits d’humour pour tourner en dérision les arguments qui vont à son encontre. Chez les conservateurs, elle remet en question le cliché du candidat directeur de banque ou aristocrate austère. Pour sir John Curtice, le gourou des élections au Royaume-Uni, Liz Truss « devrait faire une erreur spectaculaire pour que Rishi Sunak gagne ces élections. »

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