Non annoncée, la visite fut rapide et sans conférence de presse, rapporte notre correspondante à Londres, Émeline Vin. Mais selon un communiqué de Downing Street, le président rwandais et le Premier ministre britannique « espèrent vivement que les premiers vols en direction du Rwanda auront lieu au printemps ».
Mardi matin, quelques heures avant l’arrivée de Paul Kagame à Londres, les journaux britanniques indiquaient que 70% des logements au Rwanda destinés à accueillir des demandeurs d’asile avaient en fait été vendus à des Rwandais. Dans un contexte où la justice britannique a plusieurs fois bloqué le partenariat migratoire et où le Parlement s’écharpe sur une loi pour contourner ces blocages, la presse y voit une renonciation du Rwanda à ce projet bilatéral.
La porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo a démenti ce chiffre auprès du journal, et assuré que le projet du Rwanda était, depuis le départ, de mélanger les migrants et les habitants sur place.
Ces avions doivent emmener les demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni au Rwanda où leur demande sera étudiée. Ainsi, Londres espère décourager les migrants de tenter la périlleuse traversée de la Manche et « briser » le système criminel des passeurs. Pour le gouvernement britannique, ce partenariat constitue le pilier de sa lutte contre l’immigration illégale à quelques mois des prochaines législatives et alors que les traversées de la Manche ont atteint de nouveaux records depuis le début de l’année.
En ce début d’année 2024, avec 5 373 personnes au premier trimestre, c’est 1 500 de plus que sur la même période l’année dernière. Ces traversées sont particulièrement périlleuses : sept personnes sont mortes sur cette route migratoire depuis le début de l’année.