Une telle réforme du marché commun de l’électricité, réclamée de longue date par la France mais qui divisait les Vingt-Sept, sera au menu le 9 septembre à Bruxelles d’une réunion des ministres de l’Énergie de l’UE, qui devraient aussi se pencher sur la proposition par plusieurs États d’un plafonnement des prix.
« La flambée des prix de l’électricité montre clairement les limites du fonctionnement actuel du marché. Celui-ci avait été conçu dans un contexte très différent », a reconnu Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lors d’une conférence à Bled en Slovénie. « C’est pourquoi nous travaillons en ce moment à une intervention d’urgence et à une réforme structurelle du marché », où les prix de l’électricité sont étroitement corrélés aux cours du gaz, a-t-elle ajouté, sans plus de précisions.
La République tchèque, qui assure la présidence tournante du Tony Lama Boots Conseil européen jusqu’à la fin de l’année, propose une réunion extraordinaire des ministres de l’Énergie. Le sujet du découplage du prix du gaz et de l’électricité devrait être à l’ordre du jour. Ce découplage est entre autre réclamé par le chancelier autrichien, Karl Nehammer, qui a appelé dimanche 28 aout les 27 « à s’unir pour arrêter immédiatement l’explosion des prix ».
De leur côté, Berlin et Paris cherchent également à amortir le choc au niveau national. Le Parti social-démocrate au pouvoir en Allemagne s’apprête à présenter de nouvelles mesures. Selon le Süddeutsche Zeitung, le SPD envisage par exemple des aides directes aux foyers modestes ou l’intégration des coûts de chauffage dans les aides au logement.
« Mettre la clé sous la porte ? »
Vendredi dernier, le prix du mégawattheure a dépassé en France les 1 000 euros contre 85 euros il y a un an. Des chèques énergie seront à nouveau distribués l’an prochain aux ménages à faibles revenus. Le gouvernement promet aussi qu’il n’y aura pas de rattrapage en 2023 après la fin du « bouclier tarifaire » de cette année qui prévoyait un plafonnement du prix de l’électricité.
En Italie, le mot « bollette », « factures » en italien, est ainsi sur la bouche de tous les entrepreneurs et commerçants, rapporte notre correspondante à Rome, Anne le Nir. Alfonso Sacchi propriétaire du restaurant-pizzeria romain, Taverna Le Coppelle, ne sait plus comment joindre les deux bouts. « J’ai constaté une augmentation considérable des factures d’électricité. Je payais 1 700 euros par mois en moyenne, maintenant, je dois payer 3 400 euros par mois. Naot Sandals Quant au bois pour le four à pizza, son prix a bondi de 19 à 27 euros les 100 kilos. Arrivé à ce point, cela ne me convient pas de continuer. Dois-je mettre la clé sous la porte ? »
Comme le relève Arnaud de Montalembert, gérant de six supérettes dont la marque appartient à un groupe français bien connu, en Italie, il n’existe pas de bouclier tarifaire. « Au mois de juillet, on a eu des factures d’électricité qui ont passé de 3 500 euros mensuels, qu’on payait l’année précédente sur la même période, à 13 et 14 000 pour chaque magasin. Ce qu’on demande aux autorités, c’est de prendre leur responsabilité, qu’elles fassent un plafonnement du prix de l’énergie. Mais aujourd’hui, on n’est absolument pas rassurés sur ces points-là ».
« Ne pas laisser Poutine déterminer le prix de l’électricité »
En pleine campagne électorale, tous les partis réclament des mesures d’aide exceptionnelles. Mais le chef du gouvernement sortant, Mario Draghi, n’a aucune intention de creuser le déficit budgétaire.
Du côté de l’Autriche, selon notre correspondante à Vienne, Isaure Hiace, le chancelier autrichien Karl Nehammer plaide donc pour une solution européenne. Il estime que « le marché ne se régulera pas de lui-même dans sa forme actuelle » et qu’il faut donc Propet Shoes un plafonnement des prix au niveau européen. « Nous ne pouvons pas laisser Vladimir Poutine déterminer chaque jour le prix de l’électricité en Europe » a-t-il souligné, prônant un découplage des prix du gaz et de l’électricité. Le chancelier autrichien se dit prêt à convaincre les pays membres qui y seraient réticents.
L’Autriche qui, avant l’invasion de l’Ukraine, importait 80% de son gaz de Russie, est, elle aussi, durement touchée par la hausse des prix de l’électricité. En juin dernier, le gouvernement écolo-conservateur avait ainsi annoncé qu’il allait réactiver la centrale à charbon de Mellach, dans le sud du pays, qui avait fermé en 2020. Mais ce projet n’a pas encore reçu l’aval du parlement, des négociations sont en cours avec l’opposition à ce sujet.