Malgré les sanctions, le pétrole russe trouve preneur en Asie

À la chaîne de télévision Rossia 24, Alexandre Novak, le vice-Premier ministre de l’Énergie, a dévoilé les résultats des exportations russes de pétrole. Ces recettes s’élèveraient à un niveau comparable à celui de 2021, soit près de 9 000 milliards de roubles [88 milliards d’euros]. Toujours selon le ministre de l’Énergie, l’industrie des hydrocarbures représente 27% du PIB du pays et plus de la moitié des exportations.

La Russie est pourtant sous le coup de multiples sanctions occidentales depuis le début de la guerre en Ukraine. L’Union européenne et les pays du G7 ont interdit l’importation de brut russe et imposé un plafonnement de son prix pour les pays qui n’en font pas partie. Concrètement, s’ils utilisent des navires enregistrés dans les pays du G7 pour transporter l’or noir de Moscou, ou bien s’ils utilisent les services d’assurance ou de négoce des pays membres de l’organisation, ils doivent payer moins de 60 dollars le baril.

La « flotte de l’ombre » contourne les sanctions

Mais la Russie a, semble-t-il, réussi à contourner ces sanctions, avec ce que l’on appelle la « flotte de l’ombre », un réseau de navires enregistrés à l’étranger via des structures juridiques opaques. Sans compter tous les pétroliers enregistrés aux Émirats arabes unis et en Chine. Moscou a donc continué à exporter son pétrole, si bien que selon le ministre de l’Énergie, l’année 2023 a été un « succès » pour le complexe pétrolier russe.

La Kiev School of Economics, une université ukrainienne, estime ainsi qu’en octobre dernier, 99% du négoce d’or noir russe a échappé au plafond du G7. Les livraisons de pétrole se sont redirigées vers la Chine, qui représente 50% des exportations selon le ministre de l’Énergie, contre 40% pour l’Inde. L’Europe, où se vendait 40% du pétrole de Moscou avant les sanctions, ne pèserait plus que 4% à 5% des exportations de 2023.

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