Le milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, fondateur de l’entreprise de boissons énergisantes Red Bull, est décédé à l’âge de 78 ans, a annoncé l’entreprise tard samedi 22 octobre dans un communiqué.
« Nous vous informons que Dietrich Mateschitz est décédé aujourd’hui », a écrit la direction dans un courriel adressé aux employés, faisant part de sa « tristesse » et de « sa gratitude pour ce qu’il a accompli ». Selon l’agence autrichienne APA, il est décédé d’un cancer.
Né le 20 mai 1944, Dietrich Mateschitz avait cofondé Red Bull (taureau rouge, en français) en 1984 avec un associé thaïlandais, Chaleo Yoovidhya. C’est à l’occasion d’un voyage d’affaires qu’il découvre une boisson énergisante dans un bar d’un hôtel hongkongais, dont il rachète les droits de la société.
Cette personnalité timide était considérée en 2022 par le magazine Forbes comme la première fortune d’Autriche, estimée à 27,4 milliards d’euros. Il possédait l’île paradisiaque de Laucala aux Fidji et de nombreuses propriétés en Autriche, où il cultivait la discrétion. Jamais marié, toujours en jeans, cheveux grisonnants, Dieter Mateschitz n’aura quasiment jamais accordé d’entretien aux journalistes. Son empire Red Bull emploie plus de 13 000 personnes dans 172 pays, avec un chiffre d’affaires d’environ 8 milliards d’euros, et vend près de 10 milliards de canettes par an.
De la formule 1 au football
L’entrepreneur avait misé sur le sponsoring sportif pour ne pas dépendre uniquement des revenus générés par sa boisson énergisante, tout autant que pour lui offrir une exposition sans équivalent. En trente ans, la firme est devenue un partenaire essentiel du sport mondial, des sports extrêmes à la Formule 1, en passant par le football.
L’essor commercial de sa boisson a été porté par cette stratégie, qui a trouvé son paroxysme en 2012 avec le parrainage de Felix Baumgartner, premier homme à franchir le mur du son en chute libre stratosphérique.
Christian Horner, patron de l’écurie Red Bull en F1, a immédiatement réagi depuis Austin (Texas) où se tient dimanche le Grand Prix des États-Unis : « C’est très, très triste, quel grand homme. Il est unique en son genre. Ce qu’il a accompli et ce qu’il a fait pour tant de personnes dans le monde est sans égal. […] Beaucoup d’entre nous doivent lui être reconnaissants pour les opportunités qu’il a offertes, la vision qu’il avait, la force de caractère. Et ne jamais avoir peur de suivre ses rêves et de les poursuivre ».
Stefano Domenicali, PDG de la F1, s’est également dit « profondément attristé », rendant hommage à « un membre très respecté et très aimé de la famille de la Formule 1 ».