Dans la plus grande centrale d’Europe, tombée aux mains des soldats russes, les fils à haute tension sont régulièrement bombardés, les bâtiments ont été militarisés, et pourtant, le Conseil de sécurité ne peut voter de résolution de condamnation : la Russie la bloquerait immédiatement avec son veto.
Alors, après des mois de négociations qui n’ont débouché sur rien, après avoir échoué à installer une zone de protection autour de la centrale, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi s’est concentré sur cinq principes qu’Ukraine et Russie n’ont pas rejetés : un progrès, selon lui.
« Aujourd’hui, nous avons fait un pas dans la bonne direction, a-t-il défendu. Bien sûr, l’histoire a montré qu’en temps de guerre, les accords trouvés ne sont pas respectés rigoureusement. Mais l’AIEA a le pouvoir de la plume : la communauté internationale saura immédiatement ce qu’il se passe. Et ça, c’est assez dissuasif. »
Dès aujourd’hui donc, Kiev et Moscou doivent s’abstenir de toute attaque depuis ou en direction de la centrale, ne pas y stocker d’armes lourdes ou de munitions, et garantir l’alimentation électrique des bâtiments en continu. Des principes qui sont du pur « bon sens », déjà édictés dans le droit international, mais qui sont la seule manière jusqu’ici de rassembler un léger consensus.