Niger: la France savait la «situation fragile», reconnaît le ministère des Armées

Dans son entretien accordé à l’AFP, Sébastien Lecornu rappelle d’abord que le président Bazoum « a déjà vécu une tentative de déstabilisation » en mars 2021, quelques semaines seulement après son élection. Et le ministre reconnaît que la France « savait que la situation était fragile » au Niger, où des militaires putschistes ont pris le pouvoir le 26 juillet.

Mais Sébastien Lecornu évoque tout de même la surprise face à l’origine de ce coup d’État dont « le déclencheur part avant tout d’un différend personnel ». Une référence au chef de la Garde présidentielle et meneur des putschistes, Abdourahamane Tchiani, que le ministre qualifie de « général de palais ».

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Lors de cet entretien, Sébastien Lecornu revient également sur la coopération militaire entre le Niger et la France, suspendue jusqu’à nouvel ordre. Démarrée en 2019, la lutte contre les jihadistes « commençait à produire des résultats importants ». Il estime que « non seulement, le président Bazoum est pris en otage », mais qu’« au fond, toute la population nigérienne qui l’est aussi ».

C’est donc, poursuit-il encore, « une erreur de jugement grave qui va totalement à l’encontre des intérêts du pays ». Quant à un éventuel rôle de la France si la Cédéao décidait d’intervenir militairement, Sébastien Lecornu rappelle simplement l’ultimatum en cours jusqu’à ce dimanche 6 août, tout en saluant la prise de responsabilité de l’organisation « qu’il faut soutenir ».

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