Auditionné mardi dernier par le Sénat, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a détaillé le dispositif que le gouvernement compte mettre en place pour les Jeux olympiques 2024, notamment le jour de la cérémonie d’ouverture prévue le 26 juillet 2024.
On est à deux ans des JO 2024 qui se dérouleront en France, mais déjà, le gouvernement se mobilise sur les questions de sécurité de cet évènement sportif mondial.
C’est dans ce sens que le ministre de l’Intérieur a été auditionné par le Sénat mardi dernier, et Gérald Darmanin a présenté les mesures qui seront prises pour assurer la sécurité lors des Jeux olympiques.
Une attention particulière est portée sur la cérémonie d’ouverture qui aura lieu sur la Seine, à Paris. Six cent mille spectateurs sont attendus ce jour sur les berges pour assister aux festivités.
Pour assurer la sécurité de ces milliers de personnes, 35 000 policiers et gendarmes seront mobilisés. Et pendant toute la durée des Jeux, il y aura en moyenne 30 000 représentants des forces de l’ordre présents chaque jour, 700 patrouilles dans les transports en commun ainsi que 25 000 agents de sécurité du secteur privé.
De son côté, la ville de Paris prévoit également un recrutement de 3 000 agents de sécurité privés d’ici à 2024.
Éviter un fiasco sécuritaire
Pour le ministre de l’Intérieur, le premier défi à relever, c’est d’éviter le fiasco sécuritaire qu’il y a eu au Stade de France en juin dernier lors de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool.
On se souvient encore du manque d’anticipation et de mise en place de suffisamment de forces de l’ordre dans des endroits stratégiques tout autour du stade. Conséquence, des débordements monstres ont eu lieu, gâchant du coup cet événement sportif qui se voulait également festif.
Fort des leçons de cet échec, Gérald Darmanin fait pression sur les préfets, à qui il demande de mettre en place ce qu’il nomme des « plans zéro délinquance ».
Concrètement, un an avant le début des JO, ces plans zéro délinquance seront mis en œuvre à l’automne 2023, lors de la Coupe du monde de Rugby qui aura lieu en France. À cette occasion, 5 500 opérations de lutte contre la délinquance seront menées, dont 3 500 en Île-de-France.
Le fonds interministériel de prévention de la délinquance sera exceptionnellement doté de 44 millions d’euros en 2024, un montant qui permettrait l’installation par exemple de 15 000 caméras de vidéosurveillance.
Le ministre de l’Intérieur précise par ailleurs que la DGSI, la Direction générale de la sécurité intérieure, ainsi que tous les services de renseignement seront bien évidemment mobilisés, vu le niveau très élevé des menaces qui pèseront sur les lieux des évènements.
M. Darmanin n’exclut d’ailleurs pas d’annuler ou de reporter des événements culturels ou sportifs comme le Tour de France ou les festivals pendant toute la période des JO.
Des milliers sur les berges
La cérémonie d’ouverture des Jeux, prévue sur le fleuve la Seine qui traverse la capitale, sera principalement constituée d’une parade fluviale sur six kilomètres. Elle pourra être suivie par 600 000 personnes.
Mais pas question de dépasser cette jauge, et pas question non plus que chacun s’installe là où il veut ; 100 000 places payantes sont prévues sur les quais bas de la Seine, et 500 000 personnes pourront s’installer gratuitement sur les quais hauts du fleuve.
Pour bien avoir le contrôle sur le nombre de spectateurs qui arriveront sur les quais hauts, un système de billetterie gratuite obligatoire sera mis en place et le public sera réparti le long de la Seine. Cette billetterie permettra notamment d’éviter que les quais hauts ne soient pris d’assaut par une foule incontrôlable en maîtrisant le flux de spectateurs.
Le jour de l’ouverture, 35 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour veiller à la sécurité des centaines de milliers de spectateurs attendus. Une sécurité hors norme pour un évènement hors norme, car jamais une cérémonie de cette ampleur n’a été organisée hors d’un stade.