Pérou: Dina Boluarte empêtrée dans le scandale des Rolex, l’exécutif et le Congrès désavoués par l’opinion publique

L’affaire dite du « Rolex Gate » ne cesse de prendre de l’ampleur au Pérou. Samedi dernier, le domicile de la présidente et son bureau ont été perquisitionnés. Mais les enquêteurs on fait chou blanc. Dina Boluarte doit être entendue aujourd’hui (vendredi) par le parquet pour s’expliquer sur l’origine inconnue des montres, quatre Rolex, mais aussi de bijoux Cartier, le tout estimé à plus de 500 000 dollars. Il y a aussi des virements bancaires suspects, de plusieurs centaines de milliers de dollars, que la présidente aurait perçus, rapporte notre correspondante à Lima, Amanda Chaparro.

Dina Boluarte garde le silence sur le fond de l’affaire. Lors de son unique allocution devant la Nation, samedi dernier, elle se posait en victime d’une machination. « La présidente est attaquée systématiquement, déclarait-elle. Assez d’utiliser certains médias pour générer le chaos et l’incertitude ! Assez de vouloir créer des écrans de fumée et un complot contre le pays ! »

C’est dans ce contexte que le Congrès – l’unique chambre parlementaire – a donné mercredi son vote de confiance au gouvernement conduit par le nouveau Premier ministre du Pérou, Gustavo Adrianzén, nommé par Dina Boluarte. Cet avocat de centre droit de 57 ans a remplacé début mars Alberto Otarola, après la démission de ce dernier visé par une enquête pour trafic d’influence. Son gouvernement est le troisième en seize mois.

Soixante-dix députés sur cent-trente lui ont accordé leur confiance, dix-sept se sont abstenus et trente-huit ont voté contre. Et hier, jeudi, les parlementaires ont rejeté deux demandes de destitution contre la présidente : les deux motions « n’ont pas été admises » à débat par Alejandro Soto, le président du Parlement contrôlé par des partis de droite et d’extrême-droite, qui soutiennent la présidente.

L’opposition dénonce un pacte qualifié de « corrompu » entre un gouvernement fragilisé d’une part, et le Congrès. Deux pouvoirs complètement désavoués : ils recueillent plus de 85% d’opinions défavorables alors que les Péruviens se débattent face à une situation économique dégradée et une insécurité grandissante.

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