« Il s’est éteint paisiblement à son domicile le lundi 8 avril à la suite d’une courte maladie », a indiqué l’université d’Edimbourg, dont le scientifique a longtemps été professeur émérite, dans un communiqué.
Il était notamment connu pour avoir découvert le Boson de Higgs, une particule élémentaire considérée comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière. Cette découverte lui avait d’ailleurs valu de recevoir le prix Nobel de physique en 2013 avec le Belge François Englert.
La découverte d’une vie
Cet évènement, c’était le 4 juillet 2012. Ce jour-là, Peter Higgs essuie ses yeux humides sur le banc d’un amphithéâtre plein à craquer du CERN, en Suisse, pour l’annonce de la découverte de ce fameux Boson qui pour toujours, restera associé à son nom.
À ce moment, c’est le travail d’une vie pour ce physicien britannique qui prend tout son sens car plusieurs dizaines d’années plus tôt, au milieu du 20e siècle, la physique ne parvient plus à expliquer certaines propriétés des particules élémentaires, ces tout petits éléments qui sont les briques de la matière. Alors, en 1964, Peter Higgs et ses collègues rédigent une théorie : grâce aux mathématiques, ils prédisent l’existence d’une particule qui résolverait complètement le problème.
Mais tout n’est pas si simple. Comment, en effet, parvenir à observer cette particule ? Pendant 48 ans, des physiciens du monde entier vont se lancer dans cette quête de l’impossible à la recherche du Boson de Higgs. Une quête quasi existentielle pour la physique, jusqu’à cette découverte réalisée par ce scientifique aujourd’hui décédé, en 2012.
Aujourd’hui encore difficile à vulgariser, le boson a été surnommé « particule de Dieu » parce qu’il est partout, tout en étant particulièrement insaisissable car extrêmement instable. Son importance peut d’ailleurs se résumer en une phrase : Le Boson de Higgs permet d’expliquer l’apparition de la matière dans l’univers.
« Travail de pionnier »
« Peter Higgs était une personne remarquable – un scientifique vraiment doué dont la vision et l’imagination ont enrichi notre connaissance du monde qui nous entoure, a souligné Peter Mathieson, directeur de l’université d’Edimbourg, cité dans le communiqué. « Son travail de pionnier a motivé des milliers de scientifiques et son héritage continuera d’en inspirer beaucoup d’autres pour les générations à venir », a-t-il ajouté.
La directrice générale du CERN, Fabiola Gianotti, a salué la mémoire d’ « une figure immensément inspirante pour les physiciens du monde entier, un homme d’une rare modestie, un grand professeur et quelqu’un qui expliquait la physique d’une manière très simple et pourtant profonde ».